samedi 26 décembre 2009

Noël

Noël,
les sapins parés de guirlandes éclatantes, les lumières scintillantes, de la joie dans les yeux des enfants, des parents, des grands-parents émus aux larmes… Des mets préparés en famille, des bulles, du vin sorti du fin fond de la cave qui attendait simplement d’être dégusté en cette joyeuse période… Un Père Noël tant attendu distribuant des cadeaux en parvenant toujours à se cacher à la vue des plus petits… Des cris de joie, de l’excitation au moment du déballage de ces précieux paquets…
Elle se souvient de ces moments où elle faisait encore partie de la fête, de tous ces préparatifs et de sa joie à recevoir toute sa famille autour d’une jolie table dressée. Chignon bien serré, robe achetée sur le marché quelques jours auparavant, le regard attendri de son époux qui la redécouvrait à chaque Noël. Elle sourit doucement, ses yeux emplis de larme… de joie, de solitude… Elle ne sait dire. Il est 21h, elle n’est pas vêtue de sa jolie robe parme qui avait fait tant sensation… il y a dix ans déjà… Aujourd’hui, elle est couchée dans son lit médicalisé, une chemise de nuit de tous les jours… rien d’extraordinaire. Elle regarde la télé… L’infirmière va passer pour lui donner ses médicaments pour mieux dormir, comme tous les soirs… Les joyeux réveillons de Noël, c’est fini pour elle…
Perdue dans ses pensées, elle n’a pas entendu l’infirmière venir.
« Bonsoir Louise, je viens vous apporter vos médicaments. Je voulais vous souhaiter un Joyeux Noël en avance, je ne travaille pas demain. Vos enfants ont téléphoné, ils viendront vous voir demain dans l’après-midi. »
Elle ne peut lui répondre car elle n’a plus l’usage de la parole depuis son accident vasculaire cérébral il y a neuf ans mais elle lui sourit.
« Dormez bien Louise. A bientôt. »
Louise, 85 ans, s’est assoupie rapidement avec des images de fête plein la tête… Elle a pensé à ses enfants et petits enfants qui commençaient sûrement à dîner...

dimanche 13 décembre 2009

Rien à dire...

"Dès fois, il vaut mieux ne rien dire et passer pour un con que de l'ouvrir et ne laisser aucun doute à ce sujet."

mais encore...

"S'il est bon de ne rien dire avant de parler il est encore plus utile de réfléchir
avant de penser."

Alors Mélia sait ce qu'il lui reste à faire...

samedi 5 décembre 2009

Dépitée

Allongée seule dans son lit, elle écoute la pluie cliqueter contre son velux. Dimanche matin, elle n’a pas envie de se lever. Elle se prélasse dans son lit, s’étire comme un chat et replonge dans un demi-sommeil. Elle se roule dans sa couette bien au chaud et ses pensées s’enchevêtrent les unes aux autres. Elle sourit à l’idée de sa chute dans la rue perchée sur des talons trop hauts, elle s’assombrit quand elle pense au travail monstre qu’il attend demain, elle savoure à nouveau sa soirée de la veille avec ses amies,… « Que c’est bon ! » se dit-elle. Depuis quelques jours, elle se persuade que tout va bien dans sa vie mais là, elle sait que son petit moment de bien-être ne va pas durer. L’image qu’elle tente d’oublier revient sans cesse, sans crier gare… cette foutue pensée qu’elle aimerait endormir à jamais pour ne pas souffrir s’invite insidieusement.

C’était dimanche dernier, 19h. Elle l’attendait, il venait dîner chez elle. Il, cet homme rencontré neuf mois auparavant. Elle n’a pas résisté longtemps à son charme quand leurs voitures ont fait connaissance, un beau jour de printemps. Arrêtée à un feu, il n’a pas freiné suffisamment tôt. Il a embouti son pare-choc, plus de peur que de mal. Il était désolé, elle avait le rose aux joues, il l’a invité à boire un café pour établir le constat et depuis ce jour, ils ne se sont pas quittés. Chacun chez soi, mais souvent l’un chez l’autre. Un coup de foudre immédiat, des palpitations, cette sensation de chaleur, ces picotements, ils ont reconnu les premiers symptômes. Tout s’est enchaîné rapidement, une passion dévorante, une complicité grandissante… Mais 19h dimanche dernier, il n’est pas venu pour lui dire qu’il était fou d’elle. Elle le sentait depuis un moment, il était moins disponible et moins passionné. Elle savait que la soirée n’allait pas se dérouler comme elle l’avait prévu à l’instant où il l’a embrassé : un simple baiser au coin de la bouche. Il était mal à l’aise, il s’est assis sur le canapé et lui a dit immédiatement de venir à lui. Il a levé les yeux vers elle, elle commençait à avoir la bouche sèche. Il ne l’a jamais regardé ainsi.
« Ecoute… » commence-t-il. « J’ai beaucoup réfléchi ces derniers temps à notre relation. Je suis bien avec toi, mais je ne sais pas, ce n’est plus comme avant. J’ai eu une proposition de job aux Etats-Unis, je ne comptais pas y aller mais finalement, j’ai accepté. Je dois partir dans un mois pour une année au minimum. Je ne sais plus trop où j’en suis mais je pense que ça va m’aider à faire le point te concernant, à savoir si oui ou non j’ai envie de continuer avec toi… Je t’avoue que je ne sais plus. »
« Tu aurais du m’en parler avant. Pourquoi tu ne l’as pas fait ? Pourquoi tu as pris cette décision ? Si tu pars, c’est comme si tu tirais un trait définitif sur nous… Comment faire si loin ? Je t’aime, moi. Je veux qu’on reste ensemble. »
« C’est pour ça que j’ai besoin qu’on fasse un break, pour voir si mes sentiments envers toi vont nous amener où toi, tu le souhaites. »
« Mais je ne veux pas… »
« Je sais, mais écoute, je ne veux pas être trop abrupte mais je crois que mes sentiments pour toi ont changé. Ce n’est plus comme avant. Je t’aime bien, tu vois, mais je te vois plus comme avant. »
« Sors de chez moi immédiatement ! »
« Ne le prends pas comme ça. »
« Ne me fais pas croire que tu n’as pas pris ta décision. Elle est déjà prise puisque tu pars, va-t-en tout de suite. »
Il s’est levé en balbutiant « Je suis désolé, ne le prends pas comme ça… ».
« Comment je dois le prendre à ton avis ? »
Elle lui a ouvert la porte, il ne s’est même pas retourné.
« Salaud va ! »

Voilà ce qu’elle essaie d’oublier depuis une semaine, c’est dur mais elle s’est fait une promesse d’y arriver. Elle l’aime mais son image se ternit peu à peu quand elle repense à lui… Encore une histoire aux oubliettes d’ici peu… Elle ne se sent même plus en colère, elle est dépitée, c’est tout…