samedi 21 novembre 2009

Le plus beau jour de sa vie ? (suite)

Une année a passé depuis son mariage…

Le voyage de noces aux Seychelles était somptueux. Ils se sont prélassés durant dix jours à la plage et à la piscine. Ils sont revenus tout bronzés et heureux. Ils ont fait l’amour chaque jour même plusieurs fois par jour. Tout était propice au romantisme et au dépaysement total. Elle a remercié tous les invités qui avaient participé à ce merveilleux cadeau et a retrouvé un semblant d’optimisme au mariage.
L’atterrissage s’est bien déroulé mais la grisaille ambiante les a fait retourner tout droit dans leur quotidien, sans préavis. Les journées s’enchaînent, le travail leur prend beaucoup de temps à tous les deux. Ils se retrouvent le soir éreintés mais contents de se retrouver. Le temps de la complicité dure encore, même si le rythme des câlins s’est aussi amenuisé. Elle réfléchit de nouveau au fait de s’être mariée. Qu’est-ce que cela a changé au final ?

« Rien » dit-elle à sa meilleure amie.
Elle est évidemment heureuse d’être reconnue socialement en tant qu’épouse de l’homme qu’elle aime mais voilà, c’est tout. Elle espérait sans doute autre chose, une lune de miel en continu mais elle se rend compte que tout cela n’est que dans ses rêves. Son mari est attentionné, elle l’aime de tout son cœur mais elle se demande comment faire pour retrouver les sensations de leur voyage de noces.

« Les femmes sont toujours éprises de désirs fous, les hommes sont plus terre à terre. » commente-t-elle.
« Je ne te comprends pas, lui dit son amie. Tu as tout pour être heureuse. Il est difficile d’échapper au tourbillon de la vie et à ses contraintes. Que veux-tu de plus ? »
« Ce que je veux, c’est l’amour passion du début. »
« Tu sais bien que l’amour se transforme en quelque chose de plus profond. C’est difficile d’entretenir la flamme au quotidien. »
« Tu vois, je crois que c’est de ça dont j’avais peur. C’est que quelque part, mon mari se dise que je lui appartiens officiellement et du coup, il ne fait plus d’efforts pour me séduire. C’est de l’acquis pour lui, tu comprends ? »
« Oui je comprends… »
« Je n’aurai pas du me marier. »
« Arrête de dire cela. Et toi, tu le séduis ? »
« Non, c’est vrai. Je crois que je suis comme lui en fait. »
« Comment demander à un homme ce que toi, tu ne fais pas pour lui ? »
« Tu as raison. Je vais me reprendre. »
« Surprends le toi aussi. N’attends pas qu’il le fasse, prends toi en main. Regarde, ton mariage, tu l’as vécu comme étrangère à toi-même. Tu t’es laissée convaincre, ce n’était pas toi finalement. »
« Non, c’est vrai. Mais je l’ai voulu tout de même. »

La voilà seule de nouveau, elle réfléchit.
Elle a trouvé : « Je vais lui préparer un petit dîner ce soir ». Comme une adolescente toute excitée par son idée, elle décide avant toute chose d’aller s’acheter une nouvelle tenue puis de la lingerie sexy pour le surprendre.
Elle s’affaire ensuite à préparer le dîner, met le champagne au frais. Elle prépare la table, lumière tamisée en prime.
« Voilà, tout est parfait. Je vais me préparer maintenant ».
Elle fait couler l’eau du bain avec des huiles essentielles. Elle se prélasse doucement, se détend totalement. Elle enfile son nouvel ensemble sexy puis sa jolie tenue, se maquille, se coiffe puis se parfume.
Elle redescend au salon, satisfaite de ses préparatifs. Elle l’attend sourire aux lèvres.

Le téléphone sonne.
« C’est moi ma chérie, écoute, je suis désolé. J’ai une réunion qui va s’éterniser et un dîner avec des clients qui n’étaient pas prévu. »
« Ah… ». Son visage se décompose.
« Je rentre dès que je peux mais ne m’attends pas. Je t’embrasse, je t’aime ma chérie. A tout à l’heure. »
« Oui… oui moi aussi je t’embrasse. »

Elle éclate en sanglots et regarde maintenant l’étendue du désastre dans le miroir, seule.

vendredi 20 novembre 2009

Le plus beau jour de sa vie ?

Elle ne voulait pas se marier mais elle s’est laissée convaincre par son futur époux, ses copines, sa famille et puis bien sûr sa belle-famille.
Elle ne voulait pas de "meringue" en guise de robe mais évidemment, elle s’est aussi laissée attendrir par le doux regard de sa maman, de sa belle-maman et de sa meilleure amie lors des essayages.
Elle ne voulait pas de « grand mariage » avec des tonnes d’invités dont elle ne connaît même pas l’existence. Forcément, les mamans ont voulu invité leurs amis, puis les amis de leurs amis, les anciens voisins qui l’ont vu en couche-culotte.
Elle ne voulait pas dresser le plan de table de 150 personnes. Elle s'est fait aider par les mamans car ce n'est pas évident de placer des inconnus.
Elle ne voulait pas devoir choisir les fleurs, le traiteur et compagnie...
Mais elle se doutait que ce mariage allait lui sortir par les trous de nez. Son futur mari, lui, ne dit rien, il est tellement heureux de pouvoir lui offrir un « beau mariage » comme il dit. Elle ne lui en veut pas évidemment, c’est l’homme qu’elle aime et puis, c’est elle qui a dit oui à tout cela. Il ne faut s’en prendre qu’à elle-même. Sauf que là, le mariage est dans une heure et là voilà, seule face à son miroir.

« Mais qu’est-ce que je fais là ? » se dit-elle. Elle se regarde "déguisée en meringue", robe froufroutante à souhait, maquillage rosé et chignon à l’ancienne. Le voile n’est pas encore posé. Elle a envie de pleurer. Elle repense à ce temps où elle ne cédait pas à l’image du « mariage classique ». Elle est prête à épouser l’homme qu’elle aime mais pas comme ça. Sa meilleure amie rentre à ce moment-là.
« Tu es magnifique » lui dit-elle émue.
« Merci… » mais elle fond en larmes.
Son amie la connaît bien, elle sait pourquoi elle pleure à cet instant.
« Ca va aller, ne t’inquiètes pas. Pense à l’homme que tu vas épouser, occulte tout le reste. »
« Ce n’est pas si facile. »
« Je sais que ce n'est pas ce dont tu rêvais mais tu as laissé faire alors maintenant, assume ! Va falloir y aller. » lui dit son amie tendrement.
« Oui, je sais. Tu as raison. »
« Une mariée ne pleure pas le jour de son mariage ! » plaisante son amie.
« Oh arrête » répond elle en riant.
« Tu es prête ? »
« Oui, une petite retouche maquillage et ce sera ok. »

La journée s’est déroulée comme son mari et beaucoup d'autres personnes le souhaitaient. Elle a mis de côté ses pensées négatives et finalement, a passé une belle journée avec ses proches, uniquement ses proches. Elle n’a pas fait l’effort de discuter avec les gens qu’elle ne cotoie pas habituellement.


Elle regarde maintenant son alliance et se dit : « Me voilà mariée, il paraît qu’une nouvelle vie commence… »

samedi 14 novembre 2009

Pique-assiettes

Rendez-vous pris en ce début d’après-midi, quatre copines débarquent à une réunion tupperware, version buffet pour découvrir les magnifiques mets faits avec amour par les organisatrices et les ustensiles de la mort-qui-tue. Elles arrivent en retard bien sûr, "les people" se font toujours attendre… Elles découvrent les plats salés, sucrés. Les organisatrices ont rivalisé d’audace et de présentation pour avoir le stand le plus attirant, ça sent la compét par ici. Les groupes de couleur sont déjà faits, les copines s’en fichent, elles ne sont pas là pour suivre le programme à la lettre. Elles se fondent dans le décor tant bien que mal, car bien sûr il en va de tous les commentaires possibles. « Mais c’est quoi ce truc ? », « C’est moche », « On dirait qu’elles ont préparé ça depuis huit jours », « T’as vu, les nanas, elles sont à fond », « Waouh t’as vu le prix du truc qui mixe là ? Ils sont malades », « Oh des moules ! J’ai payé 4 euros mon moule à madeleines chez Carrouf !!! ah ah ah »…
« Approchez, nous allons faire une crème anglaise ». En bonnes élèves, elles s’approchent pour regarder. C’est l’heure de la dégustation de la fameuse crème.
« Allez mesdames, goûtez. »
« Euh non merci, je ne suis pas fan de béchamel ».
Une copine se dévoue « C’est pas terrible, je préfère celle que j’achète »,
une autre « Ah mais ce n’est pas bon ».
Gardons le sourire, essayons de se mêler à la foule.
« Oh, voilà la mariée ! » Une soixantenaire bien tassée vêtue d’un immense napperon breton, maquillée à outrance est là.
Soyons sérieuses une minute.
« Quand pouvons-nous goûter à cette Tour Eiffel en macarons ? »
« Pas avant 16h30. »
« Il va y avoir un souci là, car il faut aller chercher les enfants à l’école et si on ne commence pas tout de suite, la nourriture va vous rester sur les bras ! »
« Oui, vous avez raison, vous pouvez déguster. »
Bah oui, les copines ne sont pas venues pour rien, elles sont venues pour goûter. Et hop, c’est parti. Une valeur sûre, le chocolat, « Humm c’est bon ». Là, tout de suite, elles retrouvent leur semblant de savoir vivre et félicite tout de même l’organisatrice qui les a invitées.
« T’as pas un sachet pour que j’emporte à manger ? »,
« Regarde, les meringues, ce sera pour mes enfants » dit l’une d’elles et hop, dans une serviette en papier.
« Bon les filles, c’est l’heure, on y va là ».

Oui, allez tchao la compagnie, à l’année prochaine !!!! Non c’est pas la peine de nous appeler pour participer aux ateliers, merci !

jeudi 12 novembre 2009

Rendez-vous secret

Ils se retrouvent directement à l’hôtel cette fois-ci, la même chambre que la première fois. Il est arrivé avant elle. Elle monte l’escalier le cœur battant, la bouche sèche, impatiente et fautive à la fois. Elle frappe à la porte, il vient tout de suite lui ouvrir. Ils ne se disent rien, ils se regardent. Il la trouve magnifique chaussée de ses talons hauts, vêtue de sa robe noire. Elle le déshabille du regard, le trouve si désirable dans son costume sombre. A peine refermé la porte, leurs lèvres se trouvent immédiatement. Un baiser langoureux, intense, qui montre toute la passion qui les anime. Les mains de l’homme ont glissé directement sur ses fesses, elle se colle à lui, sent son entrejambe et son sexe déjà durci. Elle l’entoure de ses bras, enfonce ses ongles sur ses omoplates. Il l’entraîne vers le lit tout en l’embrassant fougueusement. Ses lèvres embrassent son visage, ses lobes, reviennent vers sa bouche.
« Tu m’as tellement manqué » lui susurre-t-il.
Il l’allonge sur le lit, ses mains parcourent ses seins, son ventre, et remontent de ses mollets à l’entrée de ses cuisses. Il retrousse sa robe et découvre les bas noirs qu’elle porte pour lui et son joli string à dentelle noire.
« Tu es belle... »
Elle lui sourit. Il s’agenouille à côté du lit et la regarde. Ses lèvres baisent maintenant ses mollets, ses genoux, ses cuisses puis son sexe à travers l’étoffe si légère. Elle frémit de le sentir ainsi entre ses jambes. Il lui enlève délicatement son string et embrasse maintenant son intimité. Il sait la caresser, c’est instinctif. Elle ne tarde pas à gémir, à sentir la chaleur qui anime son corps qui se libère par des soubresauts de plaisir. A moitié nue, elle se redresse et l’embrasse à pleine bouche. Elle lui défait sa chemise tout en caressant son torse velu, descend à la boutonnière de son pantalon et fait glisser le tissu délicatement. Elle caresse son sexe bandé à travers son boxer puis le goûte. Sa langue le parcoure délicatement puis sa bouche vient l’enserrer. Elle le regarde dans les yeux pendant que son sexe est maintenant entièrement en elle, jeux de langue, caresses… Debout, il profite de son savoir faire. Il lui caresse les cheveux pendant qu’il gémit doucement. Elle ne tarde pas à se délecter de tout son être quand l’apogée du plaisir le traverse.
Rassasiés pour un instant, allongés sur le lit, ils commencent à parler de tout, de rien mais surtout du fait qu’ils sont bien ensembles à partager ces moments précieux, où rien ne semble exister à part le plaisir à partager.
Ils ne peuvent s’empêcher de se caresser, de se toucher. L’attirance est trop forte, il l’amène à elle, le désir ne les a pas quitté. Ils savent qu’ils ont toute l’après-midi pour vivre intensément ces moments d’extase sexuelle, tout simplement.

vendredi 6 novembre 2009

Le monsieur du supermarché

Il arpente les rayons du supermarché avec son caddie. Il est en retraite depuis plusieurs années mais il est toujours vêtu de son costume bleu marine, sa chemise blanche et de sa cravate bleue. Les hôtesses de caisse le connaissent bien, il vient tous les jours et a ses petites habitudes. Il repère les femmes seules et inspecte minutieusement leurs achats. Il est capable au vu du caddie de dire combien de personnes vivent dans un foyer. Il ne cherche même pas à les aborder, le simple plaisir de voir tant de femmes lui plait tout simplement. Il aime l’ambiance des supermarchés : il est habitué aux gens polis, aux râleurs, aux pressés et aux gens qui prennent leur temps, tout comme lui. Il aime plaisanter avec ses deux hôtesses de caisse préférées, il n’en change jamais. Quand ces deux femmes ne sont pas là, il demande poliment à leurs collègues le moment où elles reprennent le travail, et il patiente dans les rayons tranquillement jusqu’à leur arrivée. Il a toujours un mot gentil pour elles, elles l’apprécient aussi. Ca leur change des gens impolis, nettement plus fréquents depuis quelques années. Il leur dit que le jour où elles ne le verront plus au supermarché, il lui sera arrivé quelque chose mais « je ne sais pas quand » plaisante-t-il.
Un jour, on ne l’a plus vu dans « son » supermarché, ses hôtesses de caisse favorites s’en sont rendues compte très vite. Elles ne savent comment prendre de ses nouvelles mais une chose est sûre, c’est qu’elles continuent de parler de lui et croient parfois l’apercevoir, mais sans succès. Il faisait partie de leurs vies depuis toutes ces années, sans en faire partie intégrante. C’est un sentiment étrange que de s’habituer à côtoyer une personne que l’on croit connaître sans vraiment l’avoir découverte.

En tous les cas, elles sont heureuses de le faire vivre encore aujourd'hui par leurs tendres pensées.

mardi 3 novembre 2009

Facebook

Mélia s'est inscrite sur Facebook.
Son amie Lutecewoman lui a vanté les mérites de Facebook, puis lui a dit "c'est rigolo". Faut dire que Mélia aime bien rire, que ce soit avec Lutecewoman au café, en mangeant une crêpe, en buvant du cognac,... Toutes les occasions sont bonnes pour s'esclaffer et faut avouer que Lutecewoman et Mélia ont un bon degrè d'autodérision aussi. Ca aide !
Alors hier soir, Mélia s'est inscrite sur ce puissant révélateur d'amis ! Elle ne maîtrise pas grand chose pour l'instant car "la technique" et elle, ça fait deux. Elle va alors prendre le temps de maîtriser la bête parce que Mélia est aussi un peu curieuse... Ceci dit, connaissant Mélia, cela peut s'étirer sur plusieurs jours car Mélia a aussi une vraie vie.
Mélia réajuste sa blondeur et hop, c'est parti pour "l'aventure Facebook"...