samedi 20 mars 2010

"Le placard"

Elle est entrée dans ce lieu, un lieu inhabituel pour elle. Première mesure d'une bâtisse ancienne, maison ouverte à une exposition de talents... Elle est frappée d'emblée par cette pièce qu'elle pourrait assimiler à un "placard". L'espace est restreint mais l'émotion la prend à la gorge d'emblée. Une chaise sur la gauche entourée d'enveloppes à même le sol dans un désordre bien établi... la solitude, voilà ce qu'elle ressent. Le siège est face à des cartes postales, lien social sans doute avec le monde extérieur. Une peluche sur le sol, esseulée elle aussi parmi ces objets, objet de l'enfance livré à cette solitude, à ces responsabilités d'adulte parfois dures à assumer... L'Homme face à lui-même, à ses propres représentations, à ses propres pensées... Lieu de tergiversations, lieu empli de souffrances... Entre rouge et blanc, entre "folie" et "volonté d'en sortir"... La porte est ouverte, mais l'Homme se sent bien dans ce lieu, son lieu à lui où il vient s'y réfugier quand le monde autour est trop agressif...

vendredi 5 mars 2010

Cobra

Il arrive à son rendez-vous: grand gabarit, brun, cheveux courts, pantalon treillis, bérêt vert, veste de trapper, lunettes d'aviateur teinté. Il est imposant. C'est une personnalité à lui tout seul. Grande gueule, franc parlé, imitations diverses telles que Jackot, humour doté de "violence"... on ne peut pas passer à côté de lui sans le remarquer. Il s'exprime clairement, sans détours. Il est chauffeur routier. Il a de l'expérience dans ce métier, faut pas lui en raconter... Il a perdu son job comme beaucoup de ses collègues mais lui, on le remarque. Il pense à une autre carrière "Agent de sécurité". Il a le profil, le gabarit mais ses pensées délivrées en "live" peuvent heurter la sensibilité. Il a un diplôme d'ingénieur mais a bifurqué à un moment donné. "Ras-le-bol des connards en costard-cravate", il cherche la vraie vie, la dure vie où il faut courir après le fric pour subvenir à ses besoins mensuels. Peu importe, dans son camion, il est heureux, il accomplit son rêve d'enfant. Il aimerait conduire ces machines américaines rouge flamboyante mais il est en France et est confronté à la réalité du marché. Il n'y a pas de place pour des gens entiers où tout est dit à "sa" convenance. Il se livre doucement, son apparence n'est qu'une défense... Comme tout le monde, il joue un jeu... Le jeu d'une vie brisée au moment où il a perdu sa femme... Veuf si jeune mais avec un fils à élever. Il a la motivation mais pas pour tout, il sait ce qu'il lui faut... "Le luxe" d'avoir connu la détresse pour savoir comment avancer dans la vie... Comment s'insérer avec tant de "croyances" non propres au commun des mortels ?