lundi 28 septembre 2009

Monde irréel - 5è et dernière partie

Ses parents sont venus à la demande du psychiatre mais ne verront pas leur fille. Ils rentrent directement dans son bureau.
« Bonjour, je suis le Docteur Tourneboule... J’aimerai en savoir plus sur votre fille. Savez-vous réellement ce qu’il s’est passé durant la soirée ? »
« Nous avons vu Pénélope hier. Elle nous a dit qu’elles avaient bu de l’alcool toutes les deux, une sorte de cocktail, je ne sais pas ce que c’est. »
« D’accord. Savez-vous que votre fille fume des joints ? »
« Oui, on n’arrête pas de lui interdire de fumer ces cochonneries mais rien n’y fait, elle n’écoute rien. »
« Depuis quand fume-t-elle ? »
« Je ne sais pas, un an peut-être. Elle ne nous dit plus rien, je ne sais pas. »
« Avez-vous remarqué des choses qui vous semblent différentes dans son comportement ces derniers temps ? »
« Elle sèche les cours sans arrêt, on ne sait pas ce qu’elle fait. Quand elle rentre, on dirait un zombie, elle ne parle pas. »
« A-t-elle des accès de colère parfois ? »
« Oui, je l’entends hurler des grossièretés, je ne sais pas à qui elle parle. Puis l’autre jour, elle s’est tapée la tête contre les murs. Quand mon mari est arrivé, il ne la reconnaissait plus, elle était comme possédée. C’était horrible. »
« C’est arrivé une seule fois ? »
« A vrai dire, je ne sais pas. Elle est rentrée plusieurs fois amochée. Elle avait des hématomes, elle n’a rien voulu nous dire. »
« Bon écoutez, votre fille a vraiment besoin d’aide. Il faut que vous m’autorisiez à la garder ici avec nous pour que l’on puisse la soigner. »
« La soigner oui d’accord, mais de quoi ? »
« Votre fille souffre de bouffées délirantes aïgues. Ces crises viennent souvent à son âge, elle est fragile et les joints accentuent les effets.»
« Quoi, mais que faut-il faire ? »
« Nous allons lui administrer un traitement afin d’éviter que les crises ne se répètent. »
« Combien de temps cela va prendre ? »
« Je ne peux vous le dire aujourd’hui. Soit, nous arrivons à calmer ses symptômes et le pronostic sera meilleur d’ici quelques mois, soit… »
« Soit quoi ? »
« Les bouffées délirantes sont souvent le signe d’une entrée dans une maladie appelée schizophrénie… pour l’instant, nous allons donc la suivre avec votre accord. »
Les parents se regardent, désemparés. « Ok docteur ».

Le Dr Tourneboule n’a pas eu le temps de sauver cette jeune patiente. Elle est décédée 15 jours plus tard. Au cours d’une crise, la voix qu’elle entendait a eu raison d’elle… elle l’a écouté malgré elle.

vendredi 25 septembre 2009

Monde irréel - 4è partie

Le lendemain, l’infirmier la mène à la salle commune pour prendre le petit déjeuner. C’est une vaste salle, tables et chaises scellées au sol. Elle regarde dehors, le temps est gris. Elle scrute l’horizon « Mais qu’est ce que je fais ici ? » pense-t-elle. Elle a dormi d’un sommeil de plomb, sans rêves. Elle aperçoit d’autres personnes de tous âges. Certains bavent, d’autres semblent dans leurs pensées, d’autres crient, parlent tout seul. Les infirmières sont là vêtues de leur blouse blanche, on dirait vraiment des pauvres filles envoyées par Dieu, se dit-elle. Elle se demande si elle sont nues sous leurs blouses.
« Vire moi ces sales pensées de ta tête » dit une voix.
« Quoi ? » répond-elle tout haut.
« Vire moi ces sales pensées de ta tête »
« Putain, qui me parle ? » dit-elle plus fort.
« Vous avez besoin de quelque chose mademoiselle » dit une infirmière.
« Hein, quoi ?… Non, c’est bon ».
« Asseyez vous là ».
Elle est seule sur sa petite table. On lui apporte un café et une tartine de pain avec de la confiture. Elle n’a pas faim, elle regarde l’heure.
« Je ne mangerai pas ces saloperies. Où sont mes clopes ? »
« Vous les aurez après votre rendez-vous avec le psychiatre ».
« Hein, quoi ? mais je ne vous ai pas parlé vous » dit-elle à l’infirmière.
Elle ne s’est pas entendue penser tout haut. « Mais c’est quoi ce bordel » se dit-elle.
« Tu es folle ma fille » dit la voix.
« Quoi ? mais qui me parle ? » hurle t-elle.
« Restez tranquille mademoiselle, personne ne vous a parlé ».
Elle regarde l’infirmière, interloquée et se dit qu’il vaut mieux pas en rajouter si elle veut sortir de ce trou à rats.
9h, l’infirmier vient la chercher. Elle découvre le bureau du Dr Tourneboule, « Tout est sommaire ici » pense-t-elle. Un bureau, 3 chaises et des dossiers partout, elle aperçoit un dico, le Vidal.
« Mais c’est quoi ce truc ? ».
« C’est pour les fous comme toi » dit une voix.
« Mais qui êtes-vous ? » s’écrie-t-elle.
« Bonjour, je vous l’ai dit hier, je suis le Dr Tourneboule. Comment vous sentez vous aujourd’hui ? »

« Je veux m’en aller, je ne sais pas ce que je fais ici mais c’est une erreur et y’a un con qui n’arrête pas de me parler là, c’est quoi ce bordel ? »
« Dites m’en plus sur ce qui vous est dit. »
« Bah j’sais pas moi et puis, on s’en tape. Laissez moi sortir. »
« Vous êtes arrivée avant-hier. Vous souvenez-vous dans quelles circonstances ? »
« Non, je ne sais pas, avec toutes les piqûres que j’ai reçues et les cachetons, comment voulez-vous que je me souvienne de quelque chose et personne ne me dit rien. »
« Vous étiez chez une amie apparemment, elle a pris peur et nous a appelé. »
« Mais qu’est ce que vous racontez ? »
« Vous souvenez-vous de votre amie ? »
Elle réfléchit.
« De qui vous parlez ? Evidemment avec votre tronche de cake, vous ne devez pas avoir beaucoup d’amis vous. »
« Votre amie Pénélope ».
« Bah oui, évidemment que je sais qui c’est, on traîne ensemble après le lycée. »
« Vous étiez chez elle et elle a pris peur. »
« Peur de quoi ? Je ne comprends rien à ce que vous dites ».
« Vous fumez, je crois. »
« Oui je fume et alors. D’ailleurs où sont mes clopes ? »
« Je ne parle pas de cigarettes, je parle d’autre chose. »
« Mais de quoi je me mêle ? Non, mais j’hallucine là ! »
« Pète lui la gueule à ce connard. » dit la voix
« Quoi ? Mais merde qui me parle ? »
« Pète lui la gueule à ce connard. »
« Vous fumez depuis quand ? » dit le psychiatre.
« Pète lui la gueule à ce connard. »
« Hein, quoi ? Mais qui t’es toi ? »
« Je vous le répète, je suis le Dr Tourneboule. »
« Non, je te parle pas à toi. »
« Pète lui la gueule à ce connard. »
Elle se lève d’un coup, bondit sur le bureau. Elle hurle « Connard, je vais te péter la gueule ! ».
Le psychiatre se lève d’un coup. « Calmez-vous mademoiselle »
« Nonnnn » elle prend le Vidal dans ses mains et le balance à la tête du psychiatre.
« Raté » lui dit la voix.
Elle n’a pas le temps de se jeter sur lui, deux infirmiers sont entrés dans le bureau et elle est maintenue au sol. Elle hurle à s’époumoner « Foutez moi la paix ! »
« Ah ah, tu t’es fait prendre » lui susurre la voix.
« Laissez moi !!!! »
« Montez là dans sa chambre, une injection et je vais vous transmettre le traitement. » dit le psychiatre.

Elle a le temps de voir les autres patients en traversant le long couloir, puis la salle commune, personne ne bouge, tout le monde a le regard hébété. Dans sa chambre, de nouveau, les sangles sont mises.

mercredi 23 septembre 2009

Monde irréel - 3è partie

Il est revenu après un temps interminable.
« Vous pensez pouvoir vous contrôler ? »
« Détachez-moi s’il vous plait, j’ai trop mal. »
Il défait ses liens lentement, veillant à ce que les gestes qui peuvent en découler restent contrôlés. Elle se tient tranquille, elle a trop peur des piqûres.
« Vous pouvez vous asseoir si vous le souhaitez ».
Elle s’appuie péniblement sur les mains pour se redresser, ses poignets sont de couleur mauve. Elle recroqueville ses jambes contre sa poitrine. Elle n’ose regarder cet homme.

« Le psychiatre arrive. »
Un homme vêtu d’une veste et d’un pantalon de couleur sombre entre. Il vient à elle et la salue, elle ne répond pas.
« Bonjour, je suis le Dr Tourneboule. Savez-vous où vous êtes ? »
« ...».
« Vous êtes à l’hôpital Fouallier, vous avez été admise en psychiatrie. »
« Quoi ? qu’est ce que vous dites ? je ne comprends rien »
« Vous êtes à l’hôpital Fouaillier en psychiatrie. Vous êtes arrivée hier. Vous vous en souvenez ? »

« Non, je ne me souviens de rien mis à part cette sale bonne femme avec cette piqûre... Où sont mes clopes ? »
« Vous ne fumerez pas maintenant. »
« Mais merde, qu’est-ce que je vous ai fait ? »
« Je voulais juste vous informer de l’endroit où vous étiez, vous viendrez me voir demain matin à 9h dans mon bureau. L’infirmier vous y conduira. Passez une bonne nuit. »
Il se lève et s’en va.
L’infirmier présente deux comprimés à la jeune fille.
« Avalez ces comprimés. »
« Mais c’est quoi ce truc ? »
« Vous dormirez mieux. »
« Non mais ça va pas la tête. C’est vous qui délirez là, je suis chez les fous, mais c’est pas possible ! »
Elle s’agite à nouveau, les yeux exorbités, la rage monte en elle. Elle n'a pas le temps de lui assigner un coup de pied dans le ventre, il anticipe bien les mouvements. Elle est à nouveau bloquée.
« Bande de salauds, j’ai rien à foutre ici. Lâchez moi, me touchez pas, virez vos sales pattes. »

Elle ne sait d’où il sort sa piqûre mais elle a juste eu le temps de sentir le liquide rentrer dans ses veines.

lundi 21 septembre 2009

Monde irréel - 2nde partie

Elle revient à elle quelques heures plus tard, elle sent ses muscles endoloris, ses paupières lourdes. Elle regarde à nouveau autour d’elle, rien n’a changé, tout est toujours blanc, sans rien autour. Juste son lit, elle, allongée dessus, toujours maintenue. Elle émerge doucement. « Mon dieu, je dois être à l’hôpital. » Elle réfléchit péniblement et se souvient avoir hurlée d’une voix méconnaissable, les infirmiers, oui c’est ça, la piqûre… Que faire ? Elle décide de se taire maintenant. « Faut que je me contrôle. » Quelqu'un vient, elle sursaute. C’est l’infirmier de tout à l’heure.
« Alors mademoiselle, vous vous sentez mieux ? »
« Mais qui êtes-vous ? Où suis-je ? »
« Vous êtes à l’hôpital mademoiselle. »
« Mais que s’est-il passé ? Pourquoi je suis attachée ? »
« Vous ne vous souvenez de rien ? »
« Non, bon sang, mais vous allez répondre à mes questions !!! »
« Vous allez changer de ton tout de suite avec moi s’il vous plait, sinon on ne va pas être copains. »
Elle ne comprend rien à ce qu’il dit, « copains ? »
« Ecoutez, le psychiatre va passer vous voir, je vais le prévenir que vous êtes réveillée. »
« Le psy ? quoi ? mais c’est quoi de délire ? détachez-moi !!! »
« Calmez-vous, je vous détacherai plus tard quand vous aurez montré que vous le méritez vraiment. »
« Mais vous êtes barjot ou quoi ? C’est une prison ici ? »
« Voyez, vous recommencez. Je reviens vous voir d’ici dix minutes, si vous n’êtes pas plus calme, n’espérez pas que je vous détache. »
Elle reste hébétée, elle ne comprend rien. Elle fouille dans sa mémoire pour rassembler ses souvenirs mais rien ne vient.

samedi 19 septembre 2009

Monde irréel - 1ère partie

Elle se réveille mais ne reconnaît pas sa chambre. Elle regarde autour d’elle, mais il n’y a rien, juste une fenêtre avec des barreaux. Les vitres sont opaques. Les murs sont de couleur blanche, Tout est blanc, elle est aveuglée par les néons au-dessus du lit où elle est allongée. Elle tente de lever son bras pour se cacher les yeux mais elle ne peut pas. "Qu’est-ce qui m’arrive ?" se demande- t-elle. Elle se concentre sur ses bras . Elle sent une sangle aux poignets qui la maintient. Elle soulève péniblement la tête et voit qu’elle est liée à son lit. Elle tente de bouger les jambes, ses pieds ne peuvent se soulever non plus, ses chevilles sont elles aussi attachées. "Que se passe-t-il ? Où suis-je ?" Elle sent sa bouche desséchée, elle commence à paniquer, elle essaie d’appeler, aucun son ne sort de sa bouche. Elle se démène sur son lit pour se libérer, rien ne cède. Elle commence à sentir des bouffées de chaleur en elle, elle transpire. Elle a du mal à respirer, elle panique. Elle prend une profonde inspiration pour appeler, une voix sort de sa bouche, elle ne la reconnaît pas, elle crie « Au secours, au secours… » Elle se tortille de plus en plus sur son lit, elle hurle maintenant « A l’aide, à l’aide… » Elle voit la poignée de porte se baisser, quelqu’un arrive. « Calmez-vous mademoiselle ». Une dame vêtue d’une blouse blanche vient à elle, elle ne la connaît pas. Elle se démène de plus en plus « Qui êtes-vous ? Où suis-je ? », elle est apeurée. Un homme rentre également dans la pièce, elle l’aperçoit, il est immense. « Mademoiselle, calmez-vous, vous allez réveiller les autres patients ». « Les quoi ? » hurle-t-elle. L’homme est maintenant à côté d’elle, il lui maintient les épaules « Calmez-vous ! » lui dit-il d’un regard inquiétant. Elle n’ose plus parler, son corps continue de se soulever, elle sent ses poignets endoloris, ses chevilles qui lui brûlent. « Infirmière, préparez une injection tout de suite ! » ordonne-t-il à la dame vêtue de sa blouse blanche. « Nonnnnnnnnnnnn, où suis-je ? Qui êtes-vous ? ». Il ne répond pas. La dernière chose qu’elle voit avant de sombrer, c’est l’infirmière, sourire aux lèvres, la piquant dans le bras.

mercredi 16 septembre 2009

La loose

16h un mercredi après-midi, temps pluvieux, elle annonce à ses deux enfants : « Mes chéris, que diriez-vous d’aller à la piscine ? ». Les enfants sautent de joie à l’idée de pouvoir jouer dans l’eau. Ils courent déjà vers leurs armoires pour prendre maillots de bain et lunettes. Ils se préparent avec entrain. « Ca y est maman, on est prêts ! » La maman n’a même pas eu le temps de se préparer. « Eh bien, se dit-elle, c’est fou comme ils savent se débrouiller quand la ballade les intéresse ». Allez hop, c’est parti. Le panier rempli de serviettes de bain, de rechange… Vite dans la voiture ! Jusqu’à ce que la maman, maladroite, fasse tomber sa nouvelle carte de piscine fraîchement achetée il y a peu… juste dans la voiture, oui c’est possible ! Elle a retourné la voiture durant 30 minutes sans avoir pu mettre la main sur cette putain de carte… Dégoûtée, elle n’a pu emmener ses enfants à la piscine. Heureusement qu’ils ne lui en tiennent pas rigueur mais « Mince se dit-elle, j’ai un sacré souci que ce soit avec les clés ou les papiers !!! ». Ca se soigne docteur ?

lundi 14 septembre 2009

Dispute

Il est arrivé seul au café, il regarde sa montre toutes les deux minutes et vérifie que son téléphone portable fonctionne correctement. Ses gestes trahissent son anxiété. Il soupire, reprend sa respiration fortement et regarde dehors les gens passer. Soudain, il se lève. Une femme arrive, l’air enjoué, elle l’embrasse au coin des lèvres. Ils changent de place et s’attablent dans un coin plus tranquille.
Je les entends discuter.
« Tu me manques trop, tu sais » dit la femme.
« Ecoute, je dois aller à un cocktail le week-end prochain. »
« Quoi, tu plaisantes ou quoi ? Mon mari s’en va tout un week-end pour le travail, j’ai réussi à faire garder les enfants samedi toute la journée et la nuit, et toi tu me dis là que tu vas à un cocktail !!!! »
Il semble gêné : « Ecoute, je ne peux pas faire autrement, ma femme doit s’y rendre pour son job, je dois l’accompagner. »
« C’est la meilleure de l’année celle-là ! Depuis quand ta femme passe avant ? »
« Je dois y aller, c’est important pour elle. »
« Ouais, c’est ça et je suppose que tu vas en profiter pour draguer tout ce qui bouge quand ta femme aura le dos tourné comme tu l’as fait avec moi. »
« Mais arrête de dire n’importe quoi. Je ne peux pas venir samedi prochain, je te le dis, c’est tout. »
Elle se tortille sur sa chaise, elle devient rouge. La colère monte petit à petit.
« Dis le tout de suite, si tu ne veux plus qu’on se voit. Franchement, t’es qu’un lâche, tu dis que tu m’aimes mais c’est pas vrai. Ta femme est plus importante que moi. »
« Vraiment tu délires là, tu sais que je suis marié et je t’ai dit que ma famille passait avant tout. Qu’est-ce que tu t’imagines ? »
« Rien, vraiment rien mais tu m’avais promis pour samedi. Mon cul, t’es pas prêt de le revoir ! »
« Mais calme-toi, tu racontes n’importe quoi. Je veux continuer à te voir. »
« Non, tu ne me verras plus . C’est fini les turlutes à 13h !»
« Arrête ta crise là, je ne t’ai jamais rien promis. »
« J’ai été conne de penser que j’étais plus importante que ta femme. Elle a réussi à te baiser mieux que moi ou quoi ? »
« Franchement, arrête, je commence à en avoir marre de tes crises de jalousie ! »
« C’est ça, pauvre connard va ! »
Elle se lève rapidement, prend son sac, s’en va.
« Mais reviens ! »

Elle revient vers lui, lui colle une gifle et part sans se retourner cette fois.
Il regarde tout autour de lui, il semble très gêné. Il rajuste sa cravate, paie son café et s’en va le plus rapidement possible lui aussi.

vendredi 11 septembre 2009

Souvenirs...

Assise dans le fauteuil, une femme discute avec sa tante. Elle n’a pu s’empêcher d’avoir un pincement au cœur lorsqu’elle est entrée dans le nouveau salon. Sa tante a réaménagé la pièce depuis peu : un canapé, un fauteuil, une table basse et une télévision. Avant, c’était la chambre de ses grands-parents. Elle se souvient du jour où sa grand-mère est décédée. Elle était au lycée. A l’heure du déjeuner, elle a vu sa mère et sa tante venir à elle, elle a compris de suite. Sa grand-mère n’avait plus la force de vivre ces derniers temps, elle s’est alors laissée à la mort. Elle est montée dans l’appartement et pour la première fois, elle a vu son grand-père pleurer. Ils ont vécu tant d’années ensemble, comment va-t-il survivre à son amour de toujours ? Toute la famille a pleuré cette femme tant aimée mais la jeune fille de l’époque n’a pas eu la force d’aller la voir sur son lit de mort dans cette pièce où elle est assise maintenant. Son grand-père n’arrivant pas à quitter son épouse a dormi avec elle durant deux nuits, dans leur lit, à ses côtés. La séparation a évidemment été brutale, lorsque le corps a été repris par des inconnus, tout cela s’est passé dans cette pièce. Ensuite, son grand-père a continué de vivre, en pleurant beaucoup. La jeune fille s’occupait de lui le midi quand elle allait à l'école, elle préparait le repas, mangeait et parlait avec lui, tout en respectant ses moments de détresse. C’était dur parfois bien sûr mais elle voulait lui donner le goût de vivre. Quelques années plus tard, c’est lui qui s’en est allé. Sa tante l’a trouvé un matin, allongé dans son lit, endormi pour toujours. C’est dans cette pièce que cela s’est passé. Cette fois-ci, la femme a eu la force d’aller le voir et l’embrasser, elle l’a pleuré mais différemment car elle savait qu’il allait retrouver son épouse qu’il aimait tant.
La vie continue, la chambre de ses grands-parents n’est plus la même puisque c’est un salon maintenant mais assise là, elle ne peut s’empêcher de penser à tout cet amour qu’ils lui ont donné et à tout ce bonheur partagé. Leur présence est bien là dans cette pièce et ce, pour toujours, peu importe les meubles, tout cela n'a aucune importance.

lundi 7 septembre 2009

Jeu... (suite encore)

(suite du 15 août)



Il l'a appelé le soir même quand il a retrouvé ses esprits. Faut dire que la bombe sur laquelle il avait flashé, l'a envoyé paître. Alors, il a décidé de téléphoner à celle qui s'était enfuie.



"Mais t'étais où ? Je t'ai cherché partout."
"Ouais, c'est ça. T'étais bien trop occupé avec tes poufs."
"Arrête, tu délires. C'est mon pote qui était accro. Tu sais ce que c'est les potes, je ne pouvais pas le laisser tout seul !"
"..."
"Tu sais bien que je te kiffe trop, tu ne peux pas me faire ça !"
"Te faire quoi ?"
"Me laisser tout seul comme un con. J'te dis, je t'ai cherché partout."
"Au bout d'une heure, c'est ça ? Laisse tomber, t'as même pas vu que j'étais partie."
"Bon ok, pas tout de suite mais arrête, j'ai trop envie de te voir là. Sans déc, tu trouves pas qu'on s'entend bien tous les deux ?"
"Ouais, peut-être mais c'est trop tard." Sa voix se brise tout à coup, elle sent les larmes qui montent doucement.
"Mais tu pleures ?"
"... non, j'ai un rhume."
"Mais arrête, c'est pas vrai, je sais bien que tu pleures. Allez, j'ai trop envie de te voir, me fais pas ça."
Elle ne sait plus quoi faire. C'est son premier petit copain, elle a envie d'y croire et puis, il est trop beau...
"Tu recommenceras plus ?"
"Mais non, promis !" Il jubile, il sent qu'elle cède.
"Bon, rappelle moi demain, on verra."
"Ok, mais vraiment j'ai envie de te voir. Je te tél demain, bisous."
"Ouais, bye."
Finalement il a appelé, se dit-elle, s'il ne tenait pas à moi, il ne l'aurait pas fait...


"Eh mon pote, mais qu'est ce que tu foutais au téléphone, y'a deux bombes qui nous attendent, on va boire un verre."
"Je téléphonais à mon plan B. Elles sont où ?"
Son pote lui montre du doigt les deux jeunes filles qui les attendent.
"Waouh, mais t'as vraiment le chic pour nous dégoter des canons toi !!! Go mon frère !!!!!!!"

jeudi 3 septembre 2009

Dur, dur d'être un Don Juan

Il est beau gosse : cheveux châtains clairs savamment travaillés, yeux verts, torse bien dessiné, fesses rebondies et une allure... waouh les nanas se retournent souvent sur son passage. Ses potes sont ravis de sortir avec ce bel homme, ça attire les regards et ils peuvent en profiter aussi, d'autres sont un peu jaloux mais font bonne figure tout de même. Il en a levé des minettes sans jamais rien faire, elles viennent à lui. C'est incroyable, chaque fois qu'il sort, elles lui tournent autour : tel un pacha, il profite de celle qui s'offre. Il ne compte même plus le nombre de nanas avec qui il a baisé, oui baisé car des coups d'un soir, ça ne représente pas plus que ça pour lui. Il commence à en avoir marre, il aimerait bien se caser pour un moment. Certains de ses potes sont maintenant en couple, d'autres papas et lui beau comme un dieu, n'arrive pas à en garder une. Il se pose forcément des questions... Ses potes ne comprennent pas qu'il ne continue pas à en profiter, ils ont littéralement les yeux qui sortent de leurs orbites quand ils voient les bombes qui tournent autour de lui. D'ailleurs, leurs copines commencent à en avoir assez, pour elles, c'est limite dangereux de voir leurs hommes être tentés. Le beau gosse le sent bien, elles commencent à poser des limites pour éviter les beuveries entre mecs. Alors il a décidé de dire "non" à toutes celles qui ne s'intéressent qu'à son physique. Il ne cèdera plus à ces coups d'un soir pour attendre de rencontrer une fille qui en vaille la peine. Il s'est d'ailleurs fait plusieurs amies et toutes lui ont dit la même chose : elles ne se voient pas sur du long terme avec un mec aussi canon, trop peur de se le faire voler par une autre ! Là, il a halluciné et s'est dit que les nanas étaient vraiment aussi cons que les mecs parfois... De rage, il a choisi deux bombes pour rattraper le temps perdu, faut pas déconner tout de même !!!