lundi 14 septembre 2009

Dispute

Il est arrivé seul au café, il regarde sa montre toutes les deux minutes et vérifie que son téléphone portable fonctionne correctement. Ses gestes trahissent son anxiété. Il soupire, reprend sa respiration fortement et regarde dehors les gens passer. Soudain, il se lève. Une femme arrive, l’air enjoué, elle l’embrasse au coin des lèvres. Ils changent de place et s’attablent dans un coin plus tranquille.
Je les entends discuter.
« Tu me manques trop, tu sais » dit la femme.
« Ecoute, je dois aller à un cocktail le week-end prochain. »
« Quoi, tu plaisantes ou quoi ? Mon mari s’en va tout un week-end pour le travail, j’ai réussi à faire garder les enfants samedi toute la journée et la nuit, et toi tu me dis là que tu vas à un cocktail !!!! »
Il semble gêné : « Ecoute, je ne peux pas faire autrement, ma femme doit s’y rendre pour son job, je dois l’accompagner. »
« C’est la meilleure de l’année celle-là ! Depuis quand ta femme passe avant ? »
« Je dois y aller, c’est important pour elle. »
« Ouais, c’est ça et je suppose que tu vas en profiter pour draguer tout ce qui bouge quand ta femme aura le dos tourné comme tu l’as fait avec moi. »
« Mais arrête de dire n’importe quoi. Je ne peux pas venir samedi prochain, je te le dis, c’est tout. »
Elle se tortille sur sa chaise, elle devient rouge. La colère monte petit à petit.
« Dis le tout de suite, si tu ne veux plus qu’on se voit. Franchement, t’es qu’un lâche, tu dis que tu m’aimes mais c’est pas vrai. Ta femme est plus importante que moi. »
« Vraiment tu délires là, tu sais que je suis marié et je t’ai dit que ma famille passait avant tout. Qu’est-ce que tu t’imagines ? »
« Rien, vraiment rien mais tu m’avais promis pour samedi. Mon cul, t’es pas prêt de le revoir ! »
« Mais calme-toi, tu racontes n’importe quoi. Je veux continuer à te voir. »
« Non, tu ne me verras plus . C’est fini les turlutes à 13h !»
« Arrête ta crise là, je ne t’ai jamais rien promis. »
« J’ai été conne de penser que j’étais plus importante que ta femme. Elle a réussi à te baiser mieux que moi ou quoi ? »
« Franchement, arrête, je commence à en avoir marre de tes crises de jalousie ! »
« C’est ça, pauvre connard va ! »
Elle se lève rapidement, prend son sac, s’en va.
« Mais reviens ! »

Elle revient vers lui, lui colle une gifle et part sans se retourner cette fois.
Il regarde tout autour de lui, il semble très gêné. Il rajuste sa cravate, paie son café et s’en va le plus rapidement possible lui aussi.

6 commentaires:

lutecewoman a dit…

J'aime beaucoup la fin, je la visualise carrément (et ça me fait rire).

Maria a dit…

ah le coup de la cravate! ... il avait qu'a pas porter! -)

Mélia a dit…

@lutecewoman, heureuse de te faire rire :-)
@maria, oui c'est vrai ça !

shalima a dit…

Se barrer, c'est bien la meilleure chose qu'elle avait à faire...

Neurone perdu a dit…

On en voit de belles dans les cafés!!!

Mélia a dit…

@shalima, disons qu'elle a peut-être tout mélangé ;-)

@neurone perdu, et dans mon imagination, je ne te raconte même pas !!! :-)