vendredi 11 septembre 2009

Souvenirs...

Assise dans le fauteuil, une femme discute avec sa tante. Elle n’a pu s’empêcher d’avoir un pincement au cœur lorsqu’elle est entrée dans le nouveau salon. Sa tante a réaménagé la pièce depuis peu : un canapé, un fauteuil, une table basse et une télévision. Avant, c’était la chambre de ses grands-parents. Elle se souvient du jour où sa grand-mère est décédée. Elle était au lycée. A l’heure du déjeuner, elle a vu sa mère et sa tante venir à elle, elle a compris de suite. Sa grand-mère n’avait plus la force de vivre ces derniers temps, elle s’est alors laissée à la mort. Elle est montée dans l’appartement et pour la première fois, elle a vu son grand-père pleurer. Ils ont vécu tant d’années ensemble, comment va-t-il survivre à son amour de toujours ? Toute la famille a pleuré cette femme tant aimée mais la jeune fille de l’époque n’a pas eu la force d’aller la voir sur son lit de mort dans cette pièce où elle est assise maintenant. Son grand-père n’arrivant pas à quitter son épouse a dormi avec elle durant deux nuits, dans leur lit, à ses côtés. La séparation a évidemment été brutale, lorsque le corps a été repris par des inconnus, tout cela s’est passé dans cette pièce. Ensuite, son grand-père a continué de vivre, en pleurant beaucoup. La jeune fille s’occupait de lui le midi quand elle allait à l'école, elle préparait le repas, mangeait et parlait avec lui, tout en respectant ses moments de détresse. C’était dur parfois bien sûr mais elle voulait lui donner le goût de vivre. Quelques années plus tard, c’est lui qui s’en est allé. Sa tante l’a trouvé un matin, allongé dans son lit, endormi pour toujours. C’est dans cette pièce que cela s’est passé. Cette fois-ci, la femme a eu la force d’aller le voir et l’embrasser, elle l’a pleuré mais différemment car elle savait qu’il allait retrouver son épouse qu’il aimait tant.
La vie continue, la chambre de ses grands-parents n’est plus la même puisque c’est un salon maintenant mais assise là, elle ne peut s’empêcher de penser à tout cet amour qu’ils lui ont donné et à tout ce bonheur partagé. Leur présence est bien là dans cette pièce et ce, pour toujours, peu importe les meubles, tout cela n'a aucune importance.

4 commentaires:

lutecewoman a dit…

Bon, ça sonne très juste. C'est quand, le passage drôle, dis-moi ? ;) brr, me dit le frisson, là...

shalima a dit…

"Leur présence est bien là dans cette pièce et ce, pour toujours, peu importe les meubles, tout cela n'a aucune importance."

J'aime !

Mélia a dit…

@lutecewoman, oui là ce n'est pas drôle effectivement... mais bon, ça fait aussi partie de la vie, malheureusement... ceci dit, je n'ai pas envie de te refroidir non plus ! :-)

@shalima, merci, le matériel dans ces cas-là est si peu de choses...

Maria a dit…

La vie continue... très vrai!