samedi 31 octobre 2009

Petite maline

23 ans, elle a eu le droit à son licenciement économique aussi. C’est dans l’air du temps alors voilà, son poste d’assistante commerciale a été supprimé. Elle était heureuse depuis deux ans, son premier poste. Elle se voyait évoluer dans l’entreprise, enfin c’est ce qu’on lui avait dit mais la crise est passée par là. Elle réfléchit à ce qu’elle voudrait, pourrait faire… Elle veut de l’argent, comme tout le monde, mais en faisant le minimum.
Aucune offre à l’horizon, elle est jeune, jolie, dynamique et ne veut pas rester à son appartement à ne rien faire. Elle discute avec ses amies et peu à peu, elle entrevoit une solution : « se maquer avec un mec plein de tunes ». C’est parti d’un délire un soir où elle avait un peu bu mais finalement, elle se dit que ce n’est pas si bête que cela. Elle étudie maintenant les différentes soirées qui se profilent à la rencontre de mecs friqués. Elle a essayé les vernissages mais pour l’instant, nada « cercle trop fermé ». Elle tente depuis peu le casino mais quand elle voit les pauvres accros aux machines et au poker, elle se dit que finalement ce n’est pas un bon plan. Ils risquent de dilapider leur argent…
Une amie l’appelle un matin. Elle a réussi à se faire inviter à une soirée très sélect d’une entreprise multinationale. Elle peut y aller avec quelqu’un alors elle a pensé à elle. La voilà vêtue de sa jolie robe noire près du corps, joliment maquillée, sourire dévoilant des dents blanches impeccables, elle arrive dans le restaurant quatre étoiles avec son amie à son bras. Son amie lui décrit rapidement les hommes à aborder, les célibataires qui n’ont pas le temps d’avoir une vie sentimentale équilibrée du fait d’un job trop prenant. Elle craque direct sur un directeur de filiale, la trentaine, costard impeccable, beau mec, tout à fait à son goût. Elle l’aborde.
« Bonsoir.»
« Bonsoir. Nous ne nous sommes jamais rencontrés, je crois.»
« Non, effectivement mais je sens que nous allons bien nous entendre.»
Le type la regarde d’un air interrogateur, mais le sourire apparaît rapidement.
Il l’invite à prendre une coupe de champagne. Elle le précède de sa démarche chaloupée. Ils s’assoient dans un canapé et entament la discussion. Je les vois, elle minaude, rit à chaque fois que c’est possible. Lui, ne la quitte déjà plus des yeux.
Le dîner est servi. Il l’invite à sa table. Avant toute chose, elle se précipite aux toilettes pour réajuster son maquillage et son décolleté qu’elle met plus en valeur.
Il se lève à son arrivée et la présente aux autres invités. Il semble la trouver culottée d’avoir réussi à intégrer ce dîner mais ça l’amuse beaucoup. Les plats se suivent, elle se met aux petits soins pour lui et n’hésite plus à le complimenter sur sa beauté et son job. Il entre dans son jeu, il commence à lui effleurer le bras. Elle aime ce contact sur sa peau.
Ils sont partis ensemble ce soir là. Elle a préféré l’harponner tout de suite et lui montrer ce dont elle était capable au lit. Il n’avait jamais passé une nuit aussi torride, sensuelle. Il est conquis.
Les jours qui ont suivi, il l’a appelé, l’a couvert de fleurs. Elle se rend disponible dès qu’il est là et continue à le subjuguer. La demande en mariage n’a pas tardé non plus… Elle a accepté bien sûr.
Cinq années ont passé, elle n’a jamais retravaillé et veille à ses moindres désirs. En contre partie, elle a gagné un statut et profite amplement de son argent.

Comme quoi se dit-elle, l’important est d’avoir un objectif et de s’y tenir.

vendredi 30 octobre 2009

Mots d'enfants

Dans la voiture en rentrant d'une ballade, mon choupinou de 4 ans :

"Maman, j'ai envie de voir Nicolas S......" (j'évite de faire apparaître le nom de personnalité connue bien sûr !)
"Ah oui, pourquoi ?"

"Je veux lui demander quelque chose"
"Que veux-tu lui demander ?"
"Je veux lui demander s'il sait faire des galipettes !"

A bon entendeur, puis-je avoir une réponse ?

lundi 19 octobre 2009

La piscine

Accompagner une classe d’enfants à la piscine est une joyeuse aventure. Tous ont bien sûr une histoire à vous raconter, surtout quand plus de la moitié des enfants vous connaît déjà et qu’ils renchérissent sur la façon dont ils ont fait votre connaissance. Ils papotent dans le bus, font des grimaces aux conducteurs de voitures, montrent leurs dernières acquisitions « des prouts sonores sous les aisselles » notamment. Ca fait rire tout le monde. Essayer de ne pas en perdre un en route, même si la distance qui sépare le bus, de la piscine est minime mais veillons.
Au moment du déshabillage / habillage, l’excitation est à son comble. Pas de chance, nous sommes arrivés dix minutes trop tôt. « Va falloir patienter les enfants » dans le sas situé juste avant les douches.
« Super, ça raisonne » alors tout le monde essaie de vérifier que l’écho n’existe pas qu’en montagne. Des démonstrations de karaté sont à l’honneur pour les garçons, des défilés de mode pour les filles. Le top est donné maintenant, « Tout le monde sous la douche ! ». Ils rient de plus en plus fort, s’éclaboussent. Certains aiment l’eau, pas de doute, d’autres un peu moins. « Mais si, j’ai fait ma douche » dit un garçon qui a mouillé un pied et une main.
Accueil des maîtres-nageurs, là ça rigole moins, faut dire qu’ils n’ont pas l’air commode : vérification du maillot de bain et du bonnet en bonne et due forme, scruter les pieds des enfants pour éliminer l’affreux porteur de verrues plantaires… Notions de sécurité précisées, autorité définie, ils peuvent enfin rejoindre le petit bassin pour déterminer les groupes.
Les enfants s’ébrouent dans l’eau, n’écoutent pas la moitié des consignes. Une fois calmés, les groupes sont enfin faits. Au bout d’un quart d’heure, tout le monde sort, c’est déjà fini. Retour sous la douche, au vestiaire, où un slip et des chaussettes volent au dessus des têtes… D’autres anecdotes à raconter dans le bus clôturent la journée.

En exclusivité : la vérité sort de la bouche des enfants ? Petite phrase d’une fillette qui s’est approchée de moi. Elle me touche la cuisse « Oh mais c’est mou là ! » Que dire ? Rien, perso, ça me fait beaucoup rire.

lundi 12 octobre 2009

Mademoiselle

Elle se trouve belle. Depuis petite, elle entend tout le monde lui dire qu’elle est jolie, alors forcément elle a pris un peu le melon. Elle a 27 ans maintenant, elle est grande, fine, des seins pigeonnants, un petit cul bien bombé, des cheveux blonds bouclés qui lui tombent presque aux reins, des yeux verts en amande, une bouche pulpeuse. Elle attire les regards, c’est certain et elle sait y faire : une moue boudeuse par ci, un petit sourire par là, une langue passée sur ses lèvres parfois… Les hommes sont lobotomisés dès qu’il la voit, les femmes envieuses, d’autres subjuguées. Elle virevolte partout où elle passe. Elle vient de décrocher son diplôme en droit, intelligente en plus… Elle cultive tout de même son côté superficiel, est accro de la mode, des dernières tendances.
Ce matin, elle s’est levée, s’est regardée dans le miroir une fois prête : « Tu es sublime ! ». Elle porte sa nouvelle jupe noire centrée à la taille, évasée, coupée aux cuisses, un chemisier blanc légèrement transparent, laissant découvrir ses bras et la naissance de ses seins. Elle enfile ses escarpins à talons hauts, accessoirise de son nouveau sac Courtchamp et la voilà, fin prête à débuter sa première journée de travail dans le très select cabinet d’avocats dirigé par son père. Elle arrive, sourire carnassier, et s’étonne que l’assistante ne lui dise même pas bonjour. Ce n’est tout de même pas à moi de m’abaisser à cela se dit-elle… tant pis, j’en parlerai à Père. Elle n’a d’yeux que pour ses confrères, surtout le grand blond, sur qui elle aimerait lécher de la chantilly sur son torse. Il ne la regarde même pas, ça l’agace vraiment.
Son père lui présente son assistante personnelle. « La pauvre fille, se dit-elle, elle a vraiment un physique ingrat… La nature ne l’a pas gâté ».
« Bonjour mademoiselle » lui dit l’assistante.
« Bonjour, allez me chercher un café, je sens que je vais en avoir besoin là ! »
L’assistante s’exécute.
« Mon café est trop sucré. Vous voulez vraiment que je vous ressemble ou pas ? » lui dit-elle avec dédain.
L’assistante baisse les yeux et s’en va.
« Ah ce personnel ! Père, j’ai l’impression qu’il va falloir opérer quelques changements ici. »
« Ecoute, ma chérie, tu es arrivée depuis moins de trente minutes et tu es déjà en train de tout critiquer. Je te prie de te calmer. »
« Pardon ? Me calmer, moi ? Mais enfin, la standardiste ne me salue même pas. L’assistante que tu m’as attribuée n’a pas l’air très futée et tu veux que je ne dise rien ? »
« Oui, tu as tout à fait compris. »
« Ok, si c’est ça, je m’en vais. »
« Ne reviens pas demain » lui dit son père.
« Je n’ai pas besoin de toi de toute façon, je vaux bien mieux que vous tous réunis ».
Elle tourne les talons et quitte le cabinet, non mais !!!!