samedi 26 décembre 2009

Noël

Noël,
les sapins parés de guirlandes éclatantes, les lumières scintillantes, de la joie dans les yeux des enfants, des parents, des grands-parents émus aux larmes… Des mets préparés en famille, des bulles, du vin sorti du fin fond de la cave qui attendait simplement d’être dégusté en cette joyeuse période… Un Père Noël tant attendu distribuant des cadeaux en parvenant toujours à se cacher à la vue des plus petits… Des cris de joie, de l’excitation au moment du déballage de ces précieux paquets…
Elle se souvient de ces moments où elle faisait encore partie de la fête, de tous ces préparatifs et de sa joie à recevoir toute sa famille autour d’une jolie table dressée. Chignon bien serré, robe achetée sur le marché quelques jours auparavant, le regard attendri de son époux qui la redécouvrait à chaque Noël. Elle sourit doucement, ses yeux emplis de larme… de joie, de solitude… Elle ne sait dire. Il est 21h, elle n’est pas vêtue de sa jolie robe parme qui avait fait tant sensation… il y a dix ans déjà… Aujourd’hui, elle est couchée dans son lit médicalisé, une chemise de nuit de tous les jours… rien d’extraordinaire. Elle regarde la télé… L’infirmière va passer pour lui donner ses médicaments pour mieux dormir, comme tous les soirs… Les joyeux réveillons de Noël, c’est fini pour elle…
Perdue dans ses pensées, elle n’a pas entendu l’infirmière venir.
« Bonsoir Louise, je viens vous apporter vos médicaments. Je voulais vous souhaiter un Joyeux Noël en avance, je ne travaille pas demain. Vos enfants ont téléphoné, ils viendront vous voir demain dans l’après-midi. »
Elle ne peut lui répondre car elle n’a plus l’usage de la parole depuis son accident vasculaire cérébral il y a neuf ans mais elle lui sourit.
« Dormez bien Louise. A bientôt. »
Louise, 85 ans, s’est assoupie rapidement avec des images de fête plein la tête… Elle a pensé à ses enfants et petits enfants qui commençaient sûrement à dîner...

dimanche 13 décembre 2009

Rien à dire...

"Dès fois, il vaut mieux ne rien dire et passer pour un con que de l'ouvrir et ne laisser aucun doute à ce sujet."

mais encore...

"S'il est bon de ne rien dire avant de parler il est encore plus utile de réfléchir
avant de penser."

Alors Mélia sait ce qu'il lui reste à faire...

samedi 5 décembre 2009

Dépitée

Allongée seule dans son lit, elle écoute la pluie cliqueter contre son velux. Dimanche matin, elle n’a pas envie de se lever. Elle se prélasse dans son lit, s’étire comme un chat et replonge dans un demi-sommeil. Elle se roule dans sa couette bien au chaud et ses pensées s’enchevêtrent les unes aux autres. Elle sourit à l’idée de sa chute dans la rue perchée sur des talons trop hauts, elle s’assombrit quand elle pense au travail monstre qu’il attend demain, elle savoure à nouveau sa soirée de la veille avec ses amies,… « Que c’est bon ! » se dit-elle. Depuis quelques jours, elle se persuade que tout va bien dans sa vie mais là, elle sait que son petit moment de bien-être ne va pas durer. L’image qu’elle tente d’oublier revient sans cesse, sans crier gare… cette foutue pensée qu’elle aimerait endormir à jamais pour ne pas souffrir s’invite insidieusement.

C’était dimanche dernier, 19h. Elle l’attendait, il venait dîner chez elle. Il, cet homme rencontré neuf mois auparavant. Elle n’a pas résisté longtemps à son charme quand leurs voitures ont fait connaissance, un beau jour de printemps. Arrêtée à un feu, il n’a pas freiné suffisamment tôt. Il a embouti son pare-choc, plus de peur que de mal. Il était désolé, elle avait le rose aux joues, il l’a invité à boire un café pour établir le constat et depuis ce jour, ils ne se sont pas quittés. Chacun chez soi, mais souvent l’un chez l’autre. Un coup de foudre immédiat, des palpitations, cette sensation de chaleur, ces picotements, ils ont reconnu les premiers symptômes. Tout s’est enchaîné rapidement, une passion dévorante, une complicité grandissante… Mais 19h dimanche dernier, il n’est pas venu pour lui dire qu’il était fou d’elle. Elle le sentait depuis un moment, il était moins disponible et moins passionné. Elle savait que la soirée n’allait pas se dérouler comme elle l’avait prévu à l’instant où il l’a embrassé : un simple baiser au coin de la bouche. Il était mal à l’aise, il s’est assis sur le canapé et lui a dit immédiatement de venir à lui. Il a levé les yeux vers elle, elle commençait à avoir la bouche sèche. Il ne l’a jamais regardé ainsi.
« Ecoute… » commence-t-il. « J’ai beaucoup réfléchi ces derniers temps à notre relation. Je suis bien avec toi, mais je ne sais pas, ce n’est plus comme avant. J’ai eu une proposition de job aux Etats-Unis, je ne comptais pas y aller mais finalement, j’ai accepté. Je dois partir dans un mois pour une année au minimum. Je ne sais plus trop où j’en suis mais je pense que ça va m’aider à faire le point te concernant, à savoir si oui ou non j’ai envie de continuer avec toi… Je t’avoue que je ne sais plus. »
« Tu aurais du m’en parler avant. Pourquoi tu ne l’as pas fait ? Pourquoi tu as pris cette décision ? Si tu pars, c’est comme si tu tirais un trait définitif sur nous… Comment faire si loin ? Je t’aime, moi. Je veux qu’on reste ensemble. »
« C’est pour ça que j’ai besoin qu’on fasse un break, pour voir si mes sentiments envers toi vont nous amener où toi, tu le souhaites. »
« Mais je ne veux pas… »
« Je sais, mais écoute, je ne veux pas être trop abrupte mais je crois que mes sentiments pour toi ont changé. Ce n’est plus comme avant. Je t’aime bien, tu vois, mais je te vois plus comme avant. »
« Sors de chez moi immédiatement ! »
« Ne le prends pas comme ça. »
« Ne me fais pas croire que tu n’as pas pris ta décision. Elle est déjà prise puisque tu pars, va-t-en tout de suite. »
Il s’est levé en balbutiant « Je suis désolé, ne le prends pas comme ça… ».
« Comment je dois le prendre à ton avis ? »
Elle lui a ouvert la porte, il ne s’est même pas retourné.
« Salaud va ! »

Voilà ce qu’elle essaie d’oublier depuis une semaine, c’est dur mais elle s’est fait une promesse d’y arriver. Elle l’aime mais son image se ternit peu à peu quand elle repense à lui… Encore une histoire aux oubliettes d’ici peu… Elle ne se sent même plus en colère, elle est dépitée, c’est tout…

samedi 21 novembre 2009

Le plus beau jour de sa vie ? (suite)

Une année a passé depuis son mariage…

Le voyage de noces aux Seychelles était somptueux. Ils se sont prélassés durant dix jours à la plage et à la piscine. Ils sont revenus tout bronzés et heureux. Ils ont fait l’amour chaque jour même plusieurs fois par jour. Tout était propice au romantisme et au dépaysement total. Elle a remercié tous les invités qui avaient participé à ce merveilleux cadeau et a retrouvé un semblant d’optimisme au mariage.
L’atterrissage s’est bien déroulé mais la grisaille ambiante les a fait retourner tout droit dans leur quotidien, sans préavis. Les journées s’enchaînent, le travail leur prend beaucoup de temps à tous les deux. Ils se retrouvent le soir éreintés mais contents de se retrouver. Le temps de la complicité dure encore, même si le rythme des câlins s’est aussi amenuisé. Elle réfléchit de nouveau au fait de s’être mariée. Qu’est-ce que cela a changé au final ?

« Rien » dit-elle à sa meilleure amie.
Elle est évidemment heureuse d’être reconnue socialement en tant qu’épouse de l’homme qu’elle aime mais voilà, c’est tout. Elle espérait sans doute autre chose, une lune de miel en continu mais elle se rend compte que tout cela n’est que dans ses rêves. Son mari est attentionné, elle l’aime de tout son cœur mais elle se demande comment faire pour retrouver les sensations de leur voyage de noces.

« Les femmes sont toujours éprises de désirs fous, les hommes sont plus terre à terre. » commente-t-elle.
« Je ne te comprends pas, lui dit son amie. Tu as tout pour être heureuse. Il est difficile d’échapper au tourbillon de la vie et à ses contraintes. Que veux-tu de plus ? »
« Ce que je veux, c’est l’amour passion du début. »
« Tu sais bien que l’amour se transforme en quelque chose de plus profond. C’est difficile d’entretenir la flamme au quotidien. »
« Tu vois, je crois que c’est de ça dont j’avais peur. C’est que quelque part, mon mari se dise que je lui appartiens officiellement et du coup, il ne fait plus d’efforts pour me séduire. C’est de l’acquis pour lui, tu comprends ? »
« Oui je comprends… »
« Je n’aurai pas du me marier. »
« Arrête de dire cela. Et toi, tu le séduis ? »
« Non, c’est vrai. Je crois que je suis comme lui en fait. »
« Comment demander à un homme ce que toi, tu ne fais pas pour lui ? »
« Tu as raison. Je vais me reprendre. »
« Surprends le toi aussi. N’attends pas qu’il le fasse, prends toi en main. Regarde, ton mariage, tu l’as vécu comme étrangère à toi-même. Tu t’es laissée convaincre, ce n’était pas toi finalement. »
« Non, c’est vrai. Mais je l’ai voulu tout de même. »

La voilà seule de nouveau, elle réfléchit.
Elle a trouvé : « Je vais lui préparer un petit dîner ce soir ». Comme une adolescente toute excitée par son idée, elle décide avant toute chose d’aller s’acheter une nouvelle tenue puis de la lingerie sexy pour le surprendre.
Elle s’affaire ensuite à préparer le dîner, met le champagne au frais. Elle prépare la table, lumière tamisée en prime.
« Voilà, tout est parfait. Je vais me préparer maintenant ».
Elle fait couler l’eau du bain avec des huiles essentielles. Elle se prélasse doucement, se détend totalement. Elle enfile son nouvel ensemble sexy puis sa jolie tenue, se maquille, se coiffe puis se parfume.
Elle redescend au salon, satisfaite de ses préparatifs. Elle l’attend sourire aux lèvres.

Le téléphone sonne.
« C’est moi ma chérie, écoute, je suis désolé. J’ai une réunion qui va s’éterniser et un dîner avec des clients qui n’étaient pas prévu. »
« Ah… ». Son visage se décompose.
« Je rentre dès que je peux mais ne m’attends pas. Je t’embrasse, je t’aime ma chérie. A tout à l’heure. »
« Oui… oui moi aussi je t’embrasse. »

Elle éclate en sanglots et regarde maintenant l’étendue du désastre dans le miroir, seule.

vendredi 20 novembre 2009

Le plus beau jour de sa vie ?

Elle ne voulait pas se marier mais elle s’est laissée convaincre par son futur époux, ses copines, sa famille et puis bien sûr sa belle-famille.
Elle ne voulait pas de "meringue" en guise de robe mais évidemment, elle s’est aussi laissée attendrir par le doux regard de sa maman, de sa belle-maman et de sa meilleure amie lors des essayages.
Elle ne voulait pas de « grand mariage » avec des tonnes d’invités dont elle ne connaît même pas l’existence. Forcément, les mamans ont voulu invité leurs amis, puis les amis de leurs amis, les anciens voisins qui l’ont vu en couche-culotte.
Elle ne voulait pas dresser le plan de table de 150 personnes. Elle s'est fait aider par les mamans car ce n'est pas évident de placer des inconnus.
Elle ne voulait pas devoir choisir les fleurs, le traiteur et compagnie...
Mais elle se doutait que ce mariage allait lui sortir par les trous de nez. Son futur mari, lui, ne dit rien, il est tellement heureux de pouvoir lui offrir un « beau mariage » comme il dit. Elle ne lui en veut pas évidemment, c’est l’homme qu’elle aime et puis, c’est elle qui a dit oui à tout cela. Il ne faut s’en prendre qu’à elle-même. Sauf que là, le mariage est dans une heure et là voilà, seule face à son miroir.

« Mais qu’est-ce que je fais là ? » se dit-elle. Elle se regarde "déguisée en meringue", robe froufroutante à souhait, maquillage rosé et chignon à l’ancienne. Le voile n’est pas encore posé. Elle a envie de pleurer. Elle repense à ce temps où elle ne cédait pas à l’image du « mariage classique ». Elle est prête à épouser l’homme qu’elle aime mais pas comme ça. Sa meilleure amie rentre à ce moment-là.
« Tu es magnifique » lui dit-elle émue.
« Merci… » mais elle fond en larmes.
Son amie la connaît bien, elle sait pourquoi elle pleure à cet instant.
« Ca va aller, ne t’inquiètes pas. Pense à l’homme que tu vas épouser, occulte tout le reste. »
« Ce n’est pas si facile. »
« Je sais que ce n'est pas ce dont tu rêvais mais tu as laissé faire alors maintenant, assume ! Va falloir y aller. » lui dit son amie tendrement.
« Oui, je sais. Tu as raison. »
« Une mariée ne pleure pas le jour de son mariage ! » plaisante son amie.
« Oh arrête » répond elle en riant.
« Tu es prête ? »
« Oui, une petite retouche maquillage et ce sera ok. »

La journée s’est déroulée comme son mari et beaucoup d'autres personnes le souhaitaient. Elle a mis de côté ses pensées négatives et finalement, a passé une belle journée avec ses proches, uniquement ses proches. Elle n’a pas fait l’effort de discuter avec les gens qu’elle ne cotoie pas habituellement.


Elle regarde maintenant son alliance et se dit : « Me voilà mariée, il paraît qu’une nouvelle vie commence… »

samedi 14 novembre 2009

Pique-assiettes

Rendez-vous pris en ce début d’après-midi, quatre copines débarquent à une réunion tupperware, version buffet pour découvrir les magnifiques mets faits avec amour par les organisatrices et les ustensiles de la mort-qui-tue. Elles arrivent en retard bien sûr, "les people" se font toujours attendre… Elles découvrent les plats salés, sucrés. Les organisatrices ont rivalisé d’audace et de présentation pour avoir le stand le plus attirant, ça sent la compét par ici. Les groupes de couleur sont déjà faits, les copines s’en fichent, elles ne sont pas là pour suivre le programme à la lettre. Elles se fondent dans le décor tant bien que mal, car bien sûr il en va de tous les commentaires possibles. « Mais c’est quoi ce truc ? », « C’est moche », « On dirait qu’elles ont préparé ça depuis huit jours », « T’as vu, les nanas, elles sont à fond », « Waouh t’as vu le prix du truc qui mixe là ? Ils sont malades », « Oh des moules ! J’ai payé 4 euros mon moule à madeleines chez Carrouf !!! ah ah ah »…
« Approchez, nous allons faire une crème anglaise ». En bonnes élèves, elles s’approchent pour regarder. C’est l’heure de la dégustation de la fameuse crème.
« Allez mesdames, goûtez. »
« Euh non merci, je ne suis pas fan de béchamel ».
Une copine se dévoue « C’est pas terrible, je préfère celle que j’achète »,
une autre « Ah mais ce n’est pas bon ».
Gardons le sourire, essayons de se mêler à la foule.
« Oh, voilà la mariée ! » Une soixantenaire bien tassée vêtue d’un immense napperon breton, maquillée à outrance est là.
Soyons sérieuses une minute.
« Quand pouvons-nous goûter à cette Tour Eiffel en macarons ? »
« Pas avant 16h30. »
« Il va y avoir un souci là, car il faut aller chercher les enfants à l’école et si on ne commence pas tout de suite, la nourriture va vous rester sur les bras ! »
« Oui, vous avez raison, vous pouvez déguster. »
Bah oui, les copines ne sont pas venues pour rien, elles sont venues pour goûter. Et hop, c’est parti. Une valeur sûre, le chocolat, « Humm c’est bon ». Là, tout de suite, elles retrouvent leur semblant de savoir vivre et félicite tout de même l’organisatrice qui les a invitées.
« T’as pas un sachet pour que j’emporte à manger ? »,
« Regarde, les meringues, ce sera pour mes enfants » dit l’une d’elles et hop, dans une serviette en papier.
« Bon les filles, c’est l’heure, on y va là ».

Oui, allez tchao la compagnie, à l’année prochaine !!!! Non c’est pas la peine de nous appeler pour participer aux ateliers, merci !

jeudi 12 novembre 2009

Rendez-vous secret

Ils se retrouvent directement à l’hôtel cette fois-ci, la même chambre que la première fois. Il est arrivé avant elle. Elle monte l’escalier le cœur battant, la bouche sèche, impatiente et fautive à la fois. Elle frappe à la porte, il vient tout de suite lui ouvrir. Ils ne se disent rien, ils se regardent. Il la trouve magnifique chaussée de ses talons hauts, vêtue de sa robe noire. Elle le déshabille du regard, le trouve si désirable dans son costume sombre. A peine refermé la porte, leurs lèvres se trouvent immédiatement. Un baiser langoureux, intense, qui montre toute la passion qui les anime. Les mains de l’homme ont glissé directement sur ses fesses, elle se colle à lui, sent son entrejambe et son sexe déjà durci. Elle l’entoure de ses bras, enfonce ses ongles sur ses omoplates. Il l’entraîne vers le lit tout en l’embrassant fougueusement. Ses lèvres embrassent son visage, ses lobes, reviennent vers sa bouche.
« Tu m’as tellement manqué » lui susurre-t-il.
Il l’allonge sur le lit, ses mains parcourent ses seins, son ventre, et remontent de ses mollets à l’entrée de ses cuisses. Il retrousse sa robe et découvre les bas noirs qu’elle porte pour lui et son joli string à dentelle noire.
« Tu es belle... »
Elle lui sourit. Il s’agenouille à côté du lit et la regarde. Ses lèvres baisent maintenant ses mollets, ses genoux, ses cuisses puis son sexe à travers l’étoffe si légère. Elle frémit de le sentir ainsi entre ses jambes. Il lui enlève délicatement son string et embrasse maintenant son intimité. Il sait la caresser, c’est instinctif. Elle ne tarde pas à gémir, à sentir la chaleur qui anime son corps qui se libère par des soubresauts de plaisir. A moitié nue, elle se redresse et l’embrasse à pleine bouche. Elle lui défait sa chemise tout en caressant son torse velu, descend à la boutonnière de son pantalon et fait glisser le tissu délicatement. Elle caresse son sexe bandé à travers son boxer puis le goûte. Sa langue le parcoure délicatement puis sa bouche vient l’enserrer. Elle le regarde dans les yeux pendant que son sexe est maintenant entièrement en elle, jeux de langue, caresses… Debout, il profite de son savoir faire. Il lui caresse les cheveux pendant qu’il gémit doucement. Elle ne tarde pas à se délecter de tout son être quand l’apogée du plaisir le traverse.
Rassasiés pour un instant, allongés sur le lit, ils commencent à parler de tout, de rien mais surtout du fait qu’ils sont bien ensembles à partager ces moments précieux, où rien ne semble exister à part le plaisir à partager.
Ils ne peuvent s’empêcher de se caresser, de se toucher. L’attirance est trop forte, il l’amène à elle, le désir ne les a pas quitté. Ils savent qu’ils ont toute l’après-midi pour vivre intensément ces moments d’extase sexuelle, tout simplement.

vendredi 6 novembre 2009

Le monsieur du supermarché

Il arpente les rayons du supermarché avec son caddie. Il est en retraite depuis plusieurs années mais il est toujours vêtu de son costume bleu marine, sa chemise blanche et de sa cravate bleue. Les hôtesses de caisse le connaissent bien, il vient tous les jours et a ses petites habitudes. Il repère les femmes seules et inspecte minutieusement leurs achats. Il est capable au vu du caddie de dire combien de personnes vivent dans un foyer. Il ne cherche même pas à les aborder, le simple plaisir de voir tant de femmes lui plait tout simplement. Il aime l’ambiance des supermarchés : il est habitué aux gens polis, aux râleurs, aux pressés et aux gens qui prennent leur temps, tout comme lui. Il aime plaisanter avec ses deux hôtesses de caisse préférées, il n’en change jamais. Quand ces deux femmes ne sont pas là, il demande poliment à leurs collègues le moment où elles reprennent le travail, et il patiente dans les rayons tranquillement jusqu’à leur arrivée. Il a toujours un mot gentil pour elles, elles l’apprécient aussi. Ca leur change des gens impolis, nettement plus fréquents depuis quelques années. Il leur dit que le jour où elles ne le verront plus au supermarché, il lui sera arrivé quelque chose mais « je ne sais pas quand » plaisante-t-il.
Un jour, on ne l’a plus vu dans « son » supermarché, ses hôtesses de caisse favorites s’en sont rendues compte très vite. Elles ne savent comment prendre de ses nouvelles mais une chose est sûre, c’est qu’elles continuent de parler de lui et croient parfois l’apercevoir, mais sans succès. Il faisait partie de leurs vies depuis toutes ces années, sans en faire partie intégrante. C’est un sentiment étrange que de s’habituer à côtoyer une personne que l’on croit connaître sans vraiment l’avoir découverte.

En tous les cas, elles sont heureuses de le faire vivre encore aujourd'hui par leurs tendres pensées.

mardi 3 novembre 2009

Facebook

Mélia s'est inscrite sur Facebook.
Son amie Lutecewoman lui a vanté les mérites de Facebook, puis lui a dit "c'est rigolo". Faut dire que Mélia aime bien rire, que ce soit avec Lutecewoman au café, en mangeant une crêpe, en buvant du cognac,... Toutes les occasions sont bonnes pour s'esclaffer et faut avouer que Lutecewoman et Mélia ont un bon degrè d'autodérision aussi. Ca aide !
Alors hier soir, Mélia s'est inscrite sur ce puissant révélateur d'amis ! Elle ne maîtrise pas grand chose pour l'instant car "la technique" et elle, ça fait deux. Elle va alors prendre le temps de maîtriser la bête parce que Mélia est aussi un peu curieuse... Ceci dit, connaissant Mélia, cela peut s'étirer sur plusieurs jours car Mélia a aussi une vraie vie.
Mélia réajuste sa blondeur et hop, c'est parti pour "l'aventure Facebook"...

samedi 31 octobre 2009

Petite maline

23 ans, elle a eu le droit à son licenciement économique aussi. C’est dans l’air du temps alors voilà, son poste d’assistante commerciale a été supprimé. Elle était heureuse depuis deux ans, son premier poste. Elle se voyait évoluer dans l’entreprise, enfin c’est ce qu’on lui avait dit mais la crise est passée par là. Elle réfléchit à ce qu’elle voudrait, pourrait faire… Elle veut de l’argent, comme tout le monde, mais en faisant le minimum.
Aucune offre à l’horizon, elle est jeune, jolie, dynamique et ne veut pas rester à son appartement à ne rien faire. Elle discute avec ses amies et peu à peu, elle entrevoit une solution : « se maquer avec un mec plein de tunes ». C’est parti d’un délire un soir où elle avait un peu bu mais finalement, elle se dit que ce n’est pas si bête que cela. Elle étudie maintenant les différentes soirées qui se profilent à la rencontre de mecs friqués. Elle a essayé les vernissages mais pour l’instant, nada « cercle trop fermé ». Elle tente depuis peu le casino mais quand elle voit les pauvres accros aux machines et au poker, elle se dit que finalement ce n’est pas un bon plan. Ils risquent de dilapider leur argent…
Une amie l’appelle un matin. Elle a réussi à se faire inviter à une soirée très sélect d’une entreprise multinationale. Elle peut y aller avec quelqu’un alors elle a pensé à elle. La voilà vêtue de sa jolie robe noire près du corps, joliment maquillée, sourire dévoilant des dents blanches impeccables, elle arrive dans le restaurant quatre étoiles avec son amie à son bras. Son amie lui décrit rapidement les hommes à aborder, les célibataires qui n’ont pas le temps d’avoir une vie sentimentale équilibrée du fait d’un job trop prenant. Elle craque direct sur un directeur de filiale, la trentaine, costard impeccable, beau mec, tout à fait à son goût. Elle l’aborde.
« Bonsoir.»
« Bonsoir. Nous ne nous sommes jamais rencontrés, je crois.»
« Non, effectivement mais je sens que nous allons bien nous entendre.»
Le type la regarde d’un air interrogateur, mais le sourire apparaît rapidement.
Il l’invite à prendre une coupe de champagne. Elle le précède de sa démarche chaloupée. Ils s’assoient dans un canapé et entament la discussion. Je les vois, elle minaude, rit à chaque fois que c’est possible. Lui, ne la quitte déjà plus des yeux.
Le dîner est servi. Il l’invite à sa table. Avant toute chose, elle se précipite aux toilettes pour réajuster son maquillage et son décolleté qu’elle met plus en valeur.
Il se lève à son arrivée et la présente aux autres invités. Il semble la trouver culottée d’avoir réussi à intégrer ce dîner mais ça l’amuse beaucoup. Les plats se suivent, elle se met aux petits soins pour lui et n’hésite plus à le complimenter sur sa beauté et son job. Il entre dans son jeu, il commence à lui effleurer le bras. Elle aime ce contact sur sa peau.
Ils sont partis ensemble ce soir là. Elle a préféré l’harponner tout de suite et lui montrer ce dont elle était capable au lit. Il n’avait jamais passé une nuit aussi torride, sensuelle. Il est conquis.
Les jours qui ont suivi, il l’a appelé, l’a couvert de fleurs. Elle se rend disponible dès qu’il est là et continue à le subjuguer. La demande en mariage n’a pas tardé non plus… Elle a accepté bien sûr.
Cinq années ont passé, elle n’a jamais retravaillé et veille à ses moindres désirs. En contre partie, elle a gagné un statut et profite amplement de son argent.

Comme quoi se dit-elle, l’important est d’avoir un objectif et de s’y tenir.

vendredi 30 octobre 2009

Mots d'enfants

Dans la voiture en rentrant d'une ballade, mon choupinou de 4 ans :

"Maman, j'ai envie de voir Nicolas S......" (j'évite de faire apparaître le nom de personnalité connue bien sûr !)
"Ah oui, pourquoi ?"

"Je veux lui demander quelque chose"
"Que veux-tu lui demander ?"
"Je veux lui demander s'il sait faire des galipettes !"

A bon entendeur, puis-je avoir une réponse ?

lundi 19 octobre 2009

La piscine

Accompagner une classe d’enfants à la piscine est une joyeuse aventure. Tous ont bien sûr une histoire à vous raconter, surtout quand plus de la moitié des enfants vous connaît déjà et qu’ils renchérissent sur la façon dont ils ont fait votre connaissance. Ils papotent dans le bus, font des grimaces aux conducteurs de voitures, montrent leurs dernières acquisitions « des prouts sonores sous les aisselles » notamment. Ca fait rire tout le monde. Essayer de ne pas en perdre un en route, même si la distance qui sépare le bus, de la piscine est minime mais veillons.
Au moment du déshabillage / habillage, l’excitation est à son comble. Pas de chance, nous sommes arrivés dix minutes trop tôt. « Va falloir patienter les enfants » dans le sas situé juste avant les douches.
« Super, ça raisonne » alors tout le monde essaie de vérifier que l’écho n’existe pas qu’en montagne. Des démonstrations de karaté sont à l’honneur pour les garçons, des défilés de mode pour les filles. Le top est donné maintenant, « Tout le monde sous la douche ! ». Ils rient de plus en plus fort, s’éclaboussent. Certains aiment l’eau, pas de doute, d’autres un peu moins. « Mais si, j’ai fait ma douche » dit un garçon qui a mouillé un pied et une main.
Accueil des maîtres-nageurs, là ça rigole moins, faut dire qu’ils n’ont pas l’air commode : vérification du maillot de bain et du bonnet en bonne et due forme, scruter les pieds des enfants pour éliminer l’affreux porteur de verrues plantaires… Notions de sécurité précisées, autorité définie, ils peuvent enfin rejoindre le petit bassin pour déterminer les groupes.
Les enfants s’ébrouent dans l’eau, n’écoutent pas la moitié des consignes. Une fois calmés, les groupes sont enfin faits. Au bout d’un quart d’heure, tout le monde sort, c’est déjà fini. Retour sous la douche, au vestiaire, où un slip et des chaussettes volent au dessus des têtes… D’autres anecdotes à raconter dans le bus clôturent la journée.

En exclusivité : la vérité sort de la bouche des enfants ? Petite phrase d’une fillette qui s’est approchée de moi. Elle me touche la cuisse « Oh mais c’est mou là ! » Que dire ? Rien, perso, ça me fait beaucoup rire.

lundi 12 octobre 2009

Mademoiselle

Elle se trouve belle. Depuis petite, elle entend tout le monde lui dire qu’elle est jolie, alors forcément elle a pris un peu le melon. Elle a 27 ans maintenant, elle est grande, fine, des seins pigeonnants, un petit cul bien bombé, des cheveux blonds bouclés qui lui tombent presque aux reins, des yeux verts en amande, une bouche pulpeuse. Elle attire les regards, c’est certain et elle sait y faire : une moue boudeuse par ci, un petit sourire par là, une langue passée sur ses lèvres parfois… Les hommes sont lobotomisés dès qu’il la voit, les femmes envieuses, d’autres subjuguées. Elle virevolte partout où elle passe. Elle vient de décrocher son diplôme en droit, intelligente en plus… Elle cultive tout de même son côté superficiel, est accro de la mode, des dernières tendances.
Ce matin, elle s’est levée, s’est regardée dans le miroir une fois prête : « Tu es sublime ! ». Elle porte sa nouvelle jupe noire centrée à la taille, évasée, coupée aux cuisses, un chemisier blanc légèrement transparent, laissant découvrir ses bras et la naissance de ses seins. Elle enfile ses escarpins à talons hauts, accessoirise de son nouveau sac Courtchamp et la voilà, fin prête à débuter sa première journée de travail dans le très select cabinet d’avocats dirigé par son père. Elle arrive, sourire carnassier, et s’étonne que l’assistante ne lui dise même pas bonjour. Ce n’est tout de même pas à moi de m’abaisser à cela se dit-elle… tant pis, j’en parlerai à Père. Elle n’a d’yeux que pour ses confrères, surtout le grand blond, sur qui elle aimerait lécher de la chantilly sur son torse. Il ne la regarde même pas, ça l’agace vraiment.
Son père lui présente son assistante personnelle. « La pauvre fille, se dit-elle, elle a vraiment un physique ingrat… La nature ne l’a pas gâté ».
« Bonjour mademoiselle » lui dit l’assistante.
« Bonjour, allez me chercher un café, je sens que je vais en avoir besoin là ! »
L’assistante s’exécute.
« Mon café est trop sucré. Vous voulez vraiment que je vous ressemble ou pas ? » lui dit-elle avec dédain.
L’assistante baisse les yeux et s’en va.
« Ah ce personnel ! Père, j’ai l’impression qu’il va falloir opérer quelques changements ici. »
« Ecoute, ma chérie, tu es arrivée depuis moins de trente minutes et tu es déjà en train de tout critiquer. Je te prie de te calmer. »
« Pardon ? Me calmer, moi ? Mais enfin, la standardiste ne me salue même pas. L’assistante que tu m’as attribuée n’a pas l’air très futée et tu veux que je ne dise rien ? »
« Oui, tu as tout à fait compris. »
« Ok, si c’est ça, je m’en vais. »
« Ne reviens pas demain » lui dit son père.
« Je n’ai pas besoin de toi de toute façon, je vaux bien mieux que vous tous réunis ».
Elle tourne les talons et quitte le cabinet, non mais !!!!

lundi 28 septembre 2009

Monde irréel - 5è et dernière partie

Ses parents sont venus à la demande du psychiatre mais ne verront pas leur fille. Ils rentrent directement dans son bureau.
« Bonjour, je suis le Docteur Tourneboule... J’aimerai en savoir plus sur votre fille. Savez-vous réellement ce qu’il s’est passé durant la soirée ? »
« Nous avons vu Pénélope hier. Elle nous a dit qu’elles avaient bu de l’alcool toutes les deux, une sorte de cocktail, je ne sais pas ce que c’est. »
« D’accord. Savez-vous que votre fille fume des joints ? »
« Oui, on n’arrête pas de lui interdire de fumer ces cochonneries mais rien n’y fait, elle n’écoute rien. »
« Depuis quand fume-t-elle ? »
« Je ne sais pas, un an peut-être. Elle ne nous dit plus rien, je ne sais pas. »
« Avez-vous remarqué des choses qui vous semblent différentes dans son comportement ces derniers temps ? »
« Elle sèche les cours sans arrêt, on ne sait pas ce qu’elle fait. Quand elle rentre, on dirait un zombie, elle ne parle pas. »
« A-t-elle des accès de colère parfois ? »
« Oui, je l’entends hurler des grossièretés, je ne sais pas à qui elle parle. Puis l’autre jour, elle s’est tapée la tête contre les murs. Quand mon mari est arrivé, il ne la reconnaissait plus, elle était comme possédée. C’était horrible. »
« C’est arrivé une seule fois ? »
« A vrai dire, je ne sais pas. Elle est rentrée plusieurs fois amochée. Elle avait des hématomes, elle n’a rien voulu nous dire. »
« Bon écoutez, votre fille a vraiment besoin d’aide. Il faut que vous m’autorisiez à la garder ici avec nous pour que l’on puisse la soigner. »
« La soigner oui d’accord, mais de quoi ? »
« Votre fille souffre de bouffées délirantes aïgues. Ces crises viennent souvent à son âge, elle est fragile et les joints accentuent les effets.»
« Quoi, mais que faut-il faire ? »
« Nous allons lui administrer un traitement afin d’éviter que les crises ne se répètent. »
« Combien de temps cela va prendre ? »
« Je ne peux vous le dire aujourd’hui. Soit, nous arrivons à calmer ses symptômes et le pronostic sera meilleur d’ici quelques mois, soit… »
« Soit quoi ? »
« Les bouffées délirantes sont souvent le signe d’une entrée dans une maladie appelée schizophrénie… pour l’instant, nous allons donc la suivre avec votre accord. »
Les parents se regardent, désemparés. « Ok docteur ».

Le Dr Tourneboule n’a pas eu le temps de sauver cette jeune patiente. Elle est décédée 15 jours plus tard. Au cours d’une crise, la voix qu’elle entendait a eu raison d’elle… elle l’a écouté malgré elle.

vendredi 25 septembre 2009

Monde irréel - 4è partie

Le lendemain, l’infirmier la mène à la salle commune pour prendre le petit déjeuner. C’est une vaste salle, tables et chaises scellées au sol. Elle regarde dehors, le temps est gris. Elle scrute l’horizon « Mais qu’est ce que je fais ici ? » pense-t-elle. Elle a dormi d’un sommeil de plomb, sans rêves. Elle aperçoit d’autres personnes de tous âges. Certains bavent, d’autres semblent dans leurs pensées, d’autres crient, parlent tout seul. Les infirmières sont là vêtues de leur blouse blanche, on dirait vraiment des pauvres filles envoyées par Dieu, se dit-elle. Elle se demande si elle sont nues sous leurs blouses.
« Vire moi ces sales pensées de ta tête » dit une voix.
« Quoi ? » répond-elle tout haut.
« Vire moi ces sales pensées de ta tête »
« Putain, qui me parle ? » dit-elle plus fort.
« Vous avez besoin de quelque chose mademoiselle » dit une infirmière.
« Hein, quoi ?… Non, c’est bon ».
« Asseyez vous là ».
Elle est seule sur sa petite table. On lui apporte un café et une tartine de pain avec de la confiture. Elle n’a pas faim, elle regarde l’heure.
« Je ne mangerai pas ces saloperies. Où sont mes clopes ? »
« Vous les aurez après votre rendez-vous avec le psychiatre ».
« Hein, quoi ? mais je ne vous ai pas parlé vous » dit-elle à l’infirmière.
Elle ne s’est pas entendue penser tout haut. « Mais c’est quoi ce bordel » se dit-elle.
« Tu es folle ma fille » dit la voix.
« Quoi ? mais qui me parle ? » hurle t-elle.
« Restez tranquille mademoiselle, personne ne vous a parlé ».
Elle regarde l’infirmière, interloquée et se dit qu’il vaut mieux pas en rajouter si elle veut sortir de ce trou à rats.
9h, l’infirmier vient la chercher. Elle découvre le bureau du Dr Tourneboule, « Tout est sommaire ici » pense-t-elle. Un bureau, 3 chaises et des dossiers partout, elle aperçoit un dico, le Vidal.
« Mais c’est quoi ce truc ? ».
« C’est pour les fous comme toi » dit une voix.
« Mais qui êtes-vous ? » s’écrie-t-elle.
« Bonjour, je vous l’ai dit hier, je suis le Dr Tourneboule. Comment vous sentez vous aujourd’hui ? »

« Je veux m’en aller, je ne sais pas ce que je fais ici mais c’est une erreur et y’a un con qui n’arrête pas de me parler là, c’est quoi ce bordel ? »
« Dites m’en plus sur ce qui vous est dit. »
« Bah j’sais pas moi et puis, on s’en tape. Laissez moi sortir. »
« Vous êtes arrivée avant-hier. Vous souvenez-vous dans quelles circonstances ? »
« Non, je ne sais pas, avec toutes les piqûres que j’ai reçues et les cachetons, comment voulez-vous que je me souvienne de quelque chose et personne ne me dit rien. »
« Vous étiez chez une amie apparemment, elle a pris peur et nous a appelé. »
« Mais qu’est ce que vous racontez ? »
« Vous souvenez-vous de votre amie ? »
Elle réfléchit.
« De qui vous parlez ? Evidemment avec votre tronche de cake, vous ne devez pas avoir beaucoup d’amis vous. »
« Votre amie Pénélope ».
« Bah oui, évidemment que je sais qui c’est, on traîne ensemble après le lycée. »
« Vous étiez chez elle et elle a pris peur. »
« Peur de quoi ? Je ne comprends rien à ce que vous dites ».
« Vous fumez, je crois. »
« Oui je fume et alors. D’ailleurs où sont mes clopes ? »
« Je ne parle pas de cigarettes, je parle d’autre chose. »
« Mais de quoi je me mêle ? Non, mais j’hallucine là ! »
« Pète lui la gueule à ce connard. » dit la voix
« Quoi ? Mais merde qui me parle ? »
« Pète lui la gueule à ce connard. »
« Vous fumez depuis quand ? » dit le psychiatre.
« Pète lui la gueule à ce connard. »
« Hein, quoi ? Mais qui t’es toi ? »
« Je vous le répète, je suis le Dr Tourneboule. »
« Non, je te parle pas à toi. »
« Pète lui la gueule à ce connard. »
Elle se lève d’un coup, bondit sur le bureau. Elle hurle « Connard, je vais te péter la gueule ! ».
Le psychiatre se lève d’un coup. « Calmez-vous mademoiselle »
« Nonnnn » elle prend le Vidal dans ses mains et le balance à la tête du psychiatre.
« Raté » lui dit la voix.
Elle n’a pas le temps de se jeter sur lui, deux infirmiers sont entrés dans le bureau et elle est maintenue au sol. Elle hurle à s’époumoner « Foutez moi la paix ! »
« Ah ah, tu t’es fait prendre » lui susurre la voix.
« Laissez moi !!!! »
« Montez là dans sa chambre, une injection et je vais vous transmettre le traitement. » dit le psychiatre.

Elle a le temps de voir les autres patients en traversant le long couloir, puis la salle commune, personne ne bouge, tout le monde a le regard hébété. Dans sa chambre, de nouveau, les sangles sont mises.

mercredi 23 septembre 2009

Monde irréel - 3è partie

Il est revenu après un temps interminable.
« Vous pensez pouvoir vous contrôler ? »
« Détachez-moi s’il vous plait, j’ai trop mal. »
Il défait ses liens lentement, veillant à ce que les gestes qui peuvent en découler restent contrôlés. Elle se tient tranquille, elle a trop peur des piqûres.
« Vous pouvez vous asseoir si vous le souhaitez ».
Elle s’appuie péniblement sur les mains pour se redresser, ses poignets sont de couleur mauve. Elle recroqueville ses jambes contre sa poitrine. Elle n’ose regarder cet homme.

« Le psychiatre arrive. »
Un homme vêtu d’une veste et d’un pantalon de couleur sombre entre. Il vient à elle et la salue, elle ne répond pas.
« Bonjour, je suis le Dr Tourneboule. Savez-vous où vous êtes ? »
« ...».
« Vous êtes à l’hôpital Fouallier, vous avez été admise en psychiatrie. »
« Quoi ? qu’est ce que vous dites ? je ne comprends rien »
« Vous êtes à l’hôpital Fouaillier en psychiatrie. Vous êtes arrivée hier. Vous vous en souvenez ? »

« Non, je ne me souviens de rien mis à part cette sale bonne femme avec cette piqûre... Où sont mes clopes ? »
« Vous ne fumerez pas maintenant. »
« Mais merde, qu’est-ce que je vous ai fait ? »
« Je voulais juste vous informer de l’endroit où vous étiez, vous viendrez me voir demain matin à 9h dans mon bureau. L’infirmier vous y conduira. Passez une bonne nuit. »
Il se lève et s’en va.
L’infirmier présente deux comprimés à la jeune fille.
« Avalez ces comprimés. »
« Mais c’est quoi ce truc ? »
« Vous dormirez mieux. »
« Non mais ça va pas la tête. C’est vous qui délirez là, je suis chez les fous, mais c’est pas possible ! »
Elle s’agite à nouveau, les yeux exorbités, la rage monte en elle. Elle n'a pas le temps de lui assigner un coup de pied dans le ventre, il anticipe bien les mouvements. Elle est à nouveau bloquée.
« Bande de salauds, j’ai rien à foutre ici. Lâchez moi, me touchez pas, virez vos sales pattes. »

Elle ne sait d’où il sort sa piqûre mais elle a juste eu le temps de sentir le liquide rentrer dans ses veines.

lundi 21 septembre 2009

Monde irréel - 2nde partie

Elle revient à elle quelques heures plus tard, elle sent ses muscles endoloris, ses paupières lourdes. Elle regarde à nouveau autour d’elle, rien n’a changé, tout est toujours blanc, sans rien autour. Juste son lit, elle, allongée dessus, toujours maintenue. Elle émerge doucement. « Mon dieu, je dois être à l’hôpital. » Elle réfléchit péniblement et se souvient avoir hurlée d’une voix méconnaissable, les infirmiers, oui c’est ça, la piqûre… Que faire ? Elle décide de se taire maintenant. « Faut que je me contrôle. » Quelqu'un vient, elle sursaute. C’est l’infirmier de tout à l’heure.
« Alors mademoiselle, vous vous sentez mieux ? »
« Mais qui êtes-vous ? Où suis-je ? »
« Vous êtes à l’hôpital mademoiselle. »
« Mais que s’est-il passé ? Pourquoi je suis attachée ? »
« Vous ne vous souvenez de rien ? »
« Non, bon sang, mais vous allez répondre à mes questions !!! »
« Vous allez changer de ton tout de suite avec moi s’il vous plait, sinon on ne va pas être copains. »
Elle ne comprend rien à ce qu’il dit, « copains ? »
« Ecoutez, le psychiatre va passer vous voir, je vais le prévenir que vous êtes réveillée. »
« Le psy ? quoi ? mais c’est quoi de délire ? détachez-moi !!! »
« Calmez-vous, je vous détacherai plus tard quand vous aurez montré que vous le méritez vraiment. »
« Mais vous êtes barjot ou quoi ? C’est une prison ici ? »
« Voyez, vous recommencez. Je reviens vous voir d’ici dix minutes, si vous n’êtes pas plus calme, n’espérez pas que je vous détache. »
Elle reste hébétée, elle ne comprend rien. Elle fouille dans sa mémoire pour rassembler ses souvenirs mais rien ne vient.

samedi 19 septembre 2009

Monde irréel - 1ère partie

Elle se réveille mais ne reconnaît pas sa chambre. Elle regarde autour d’elle, mais il n’y a rien, juste une fenêtre avec des barreaux. Les vitres sont opaques. Les murs sont de couleur blanche, Tout est blanc, elle est aveuglée par les néons au-dessus du lit où elle est allongée. Elle tente de lever son bras pour se cacher les yeux mais elle ne peut pas. "Qu’est-ce qui m’arrive ?" se demande- t-elle. Elle se concentre sur ses bras . Elle sent une sangle aux poignets qui la maintient. Elle soulève péniblement la tête et voit qu’elle est liée à son lit. Elle tente de bouger les jambes, ses pieds ne peuvent se soulever non plus, ses chevilles sont elles aussi attachées. "Que se passe-t-il ? Où suis-je ?" Elle sent sa bouche desséchée, elle commence à paniquer, elle essaie d’appeler, aucun son ne sort de sa bouche. Elle se démène sur son lit pour se libérer, rien ne cède. Elle commence à sentir des bouffées de chaleur en elle, elle transpire. Elle a du mal à respirer, elle panique. Elle prend une profonde inspiration pour appeler, une voix sort de sa bouche, elle ne la reconnaît pas, elle crie « Au secours, au secours… » Elle se tortille de plus en plus sur son lit, elle hurle maintenant « A l’aide, à l’aide… » Elle voit la poignée de porte se baisser, quelqu’un arrive. « Calmez-vous mademoiselle ». Une dame vêtue d’une blouse blanche vient à elle, elle ne la connaît pas. Elle se démène de plus en plus « Qui êtes-vous ? Où suis-je ? », elle est apeurée. Un homme rentre également dans la pièce, elle l’aperçoit, il est immense. « Mademoiselle, calmez-vous, vous allez réveiller les autres patients ». « Les quoi ? » hurle-t-elle. L’homme est maintenant à côté d’elle, il lui maintient les épaules « Calmez-vous ! » lui dit-il d’un regard inquiétant. Elle n’ose plus parler, son corps continue de se soulever, elle sent ses poignets endoloris, ses chevilles qui lui brûlent. « Infirmière, préparez une injection tout de suite ! » ordonne-t-il à la dame vêtue de sa blouse blanche. « Nonnnnnnnnnnnn, où suis-je ? Qui êtes-vous ? ». Il ne répond pas. La dernière chose qu’elle voit avant de sombrer, c’est l’infirmière, sourire aux lèvres, la piquant dans le bras.

mercredi 16 septembre 2009

La loose

16h un mercredi après-midi, temps pluvieux, elle annonce à ses deux enfants : « Mes chéris, que diriez-vous d’aller à la piscine ? ». Les enfants sautent de joie à l’idée de pouvoir jouer dans l’eau. Ils courent déjà vers leurs armoires pour prendre maillots de bain et lunettes. Ils se préparent avec entrain. « Ca y est maman, on est prêts ! » La maman n’a même pas eu le temps de se préparer. « Eh bien, se dit-elle, c’est fou comme ils savent se débrouiller quand la ballade les intéresse ». Allez hop, c’est parti. Le panier rempli de serviettes de bain, de rechange… Vite dans la voiture ! Jusqu’à ce que la maman, maladroite, fasse tomber sa nouvelle carte de piscine fraîchement achetée il y a peu… juste dans la voiture, oui c’est possible ! Elle a retourné la voiture durant 30 minutes sans avoir pu mettre la main sur cette putain de carte… Dégoûtée, elle n’a pu emmener ses enfants à la piscine. Heureusement qu’ils ne lui en tiennent pas rigueur mais « Mince se dit-elle, j’ai un sacré souci que ce soit avec les clés ou les papiers !!! ». Ca se soigne docteur ?

lundi 14 septembre 2009

Dispute

Il est arrivé seul au café, il regarde sa montre toutes les deux minutes et vérifie que son téléphone portable fonctionne correctement. Ses gestes trahissent son anxiété. Il soupire, reprend sa respiration fortement et regarde dehors les gens passer. Soudain, il se lève. Une femme arrive, l’air enjoué, elle l’embrasse au coin des lèvres. Ils changent de place et s’attablent dans un coin plus tranquille.
Je les entends discuter.
« Tu me manques trop, tu sais » dit la femme.
« Ecoute, je dois aller à un cocktail le week-end prochain. »
« Quoi, tu plaisantes ou quoi ? Mon mari s’en va tout un week-end pour le travail, j’ai réussi à faire garder les enfants samedi toute la journée et la nuit, et toi tu me dis là que tu vas à un cocktail !!!! »
Il semble gêné : « Ecoute, je ne peux pas faire autrement, ma femme doit s’y rendre pour son job, je dois l’accompagner. »
« C’est la meilleure de l’année celle-là ! Depuis quand ta femme passe avant ? »
« Je dois y aller, c’est important pour elle. »
« Ouais, c’est ça et je suppose que tu vas en profiter pour draguer tout ce qui bouge quand ta femme aura le dos tourné comme tu l’as fait avec moi. »
« Mais arrête de dire n’importe quoi. Je ne peux pas venir samedi prochain, je te le dis, c’est tout. »
Elle se tortille sur sa chaise, elle devient rouge. La colère monte petit à petit.
« Dis le tout de suite, si tu ne veux plus qu’on se voit. Franchement, t’es qu’un lâche, tu dis que tu m’aimes mais c’est pas vrai. Ta femme est plus importante que moi. »
« Vraiment tu délires là, tu sais que je suis marié et je t’ai dit que ma famille passait avant tout. Qu’est-ce que tu t’imagines ? »
« Rien, vraiment rien mais tu m’avais promis pour samedi. Mon cul, t’es pas prêt de le revoir ! »
« Mais calme-toi, tu racontes n’importe quoi. Je veux continuer à te voir. »
« Non, tu ne me verras plus . C’est fini les turlutes à 13h !»
« Arrête ta crise là, je ne t’ai jamais rien promis. »
« J’ai été conne de penser que j’étais plus importante que ta femme. Elle a réussi à te baiser mieux que moi ou quoi ? »
« Franchement, arrête, je commence à en avoir marre de tes crises de jalousie ! »
« C’est ça, pauvre connard va ! »
Elle se lève rapidement, prend son sac, s’en va.
« Mais reviens ! »

Elle revient vers lui, lui colle une gifle et part sans se retourner cette fois.
Il regarde tout autour de lui, il semble très gêné. Il rajuste sa cravate, paie son café et s’en va le plus rapidement possible lui aussi.

vendredi 11 septembre 2009

Souvenirs...

Assise dans le fauteuil, une femme discute avec sa tante. Elle n’a pu s’empêcher d’avoir un pincement au cœur lorsqu’elle est entrée dans le nouveau salon. Sa tante a réaménagé la pièce depuis peu : un canapé, un fauteuil, une table basse et une télévision. Avant, c’était la chambre de ses grands-parents. Elle se souvient du jour où sa grand-mère est décédée. Elle était au lycée. A l’heure du déjeuner, elle a vu sa mère et sa tante venir à elle, elle a compris de suite. Sa grand-mère n’avait plus la force de vivre ces derniers temps, elle s’est alors laissée à la mort. Elle est montée dans l’appartement et pour la première fois, elle a vu son grand-père pleurer. Ils ont vécu tant d’années ensemble, comment va-t-il survivre à son amour de toujours ? Toute la famille a pleuré cette femme tant aimée mais la jeune fille de l’époque n’a pas eu la force d’aller la voir sur son lit de mort dans cette pièce où elle est assise maintenant. Son grand-père n’arrivant pas à quitter son épouse a dormi avec elle durant deux nuits, dans leur lit, à ses côtés. La séparation a évidemment été brutale, lorsque le corps a été repris par des inconnus, tout cela s’est passé dans cette pièce. Ensuite, son grand-père a continué de vivre, en pleurant beaucoup. La jeune fille s’occupait de lui le midi quand elle allait à l'école, elle préparait le repas, mangeait et parlait avec lui, tout en respectant ses moments de détresse. C’était dur parfois bien sûr mais elle voulait lui donner le goût de vivre. Quelques années plus tard, c’est lui qui s’en est allé. Sa tante l’a trouvé un matin, allongé dans son lit, endormi pour toujours. C’est dans cette pièce que cela s’est passé. Cette fois-ci, la femme a eu la force d’aller le voir et l’embrasser, elle l’a pleuré mais différemment car elle savait qu’il allait retrouver son épouse qu’il aimait tant.
La vie continue, la chambre de ses grands-parents n’est plus la même puisque c’est un salon maintenant mais assise là, elle ne peut s’empêcher de penser à tout cet amour qu’ils lui ont donné et à tout ce bonheur partagé. Leur présence est bien là dans cette pièce et ce, pour toujours, peu importe les meubles, tout cela n'a aucune importance.

lundi 7 septembre 2009

Jeu... (suite encore)

(suite du 15 août)



Il l'a appelé le soir même quand il a retrouvé ses esprits. Faut dire que la bombe sur laquelle il avait flashé, l'a envoyé paître. Alors, il a décidé de téléphoner à celle qui s'était enfuie.



"Mais t'étais où ? Je t'ai cherché partout."
"Ouais, c'est ça. T'étais bien trop occupé avec tes poufs."
"Arrête, tu délires. C'est mon pote qui était accro. Tu sais ce que c'est les potes, je ne pouvais pas le laisser tout seul !"
"..."
"Tu sais bien que je te kiffe trop, tu ne peux pas me faire ça !"
"Te faire quoi ?"
"Me laisser tout seul comme un con. J'te dis, je t'ai cherché partout."
"Au bout d'une heure, c'est ça ? Laisse tomber, t'as même pas vu que j'étais partie."
"Bon ok, pas tout de suite mais arrête, j'ai trop envie de te voir là. Sans déc, tu trouves pas qu'on s'entend bien tous les deux ?"
"Ouais, peut-être mais c'est trop tard." Sa voix se brise tout à coup, elle sent les larmes qui montent doucement.
"Mais tu pleures ?"
"... non, j'ai un rhume."
"Mais arrête, c'est pas vrai, je sais bien que tu pleures. Allez, j'ai trop envie de te voir, me fais pas ça."
Elle ne sait plus quoi faire. C'est son premier petit copain, elle a envie d'y croire et puis, il est trop beau...
"Tu recommenceras plus ?"
"Mais non, promis !" Il jubile, il sent qu'elle cède.
"Bon, rappelle moi demain, on verra."
"Ok, mais vraiment j'ai envie de te voir. Je te tél demain, bisous."
"Ouais, bye."
Finalement il a appelé, se dit-elle, s'il ne tenait pas à moi, il ne l'aurait pas fait...


"Eh mon pote, mais qu'est ce que tu foutais au téléphone, y'a deux bombes qui nous attendent, on va boire un verre."
"Je téléphonais à mon plan B. Elles sont où ?"
Son pote lui montre du doigt les deux jeunes filles qui les attendent.
"Waouh, mais t'as vraiment le chic pour nous dégoter des canons toi !!! Go mon frère !!!!!!!"

jeudi 3 septembre 2009

Dur, dur d'être un Don Juan

Il est beau gosse : cheveux châtains clairs savamment travaillés, yeux verts, torse bien dessiné, fesses rebondies et une allure... waouh les nanas se retournent souvent sur son passage. Ses potes sont ravis de sortir avec ce bel homme, ça attire les regards et ils peuvent en profiter aussi, d'autres sont un peu jaloux mais font bonne figure tout de même. Il en a levé des minettes sans jamais rien faire, elles viennent à lui. C'est incroyable, chaque fois qu'il sort, elles lui tournent autour : tel un pacha, il profite de celle qui s'offre. Il ne compte même plus le nombre de nanas avec qui il a baisé, oui baisé car des coups d'un soir, ça ne représente pas plus que ça pour lui. Il commence à en avoir marre, il aimerait bien se caser pour un moment. Certains de ses potes sont maintenant en couple, d'autres papas et lui beau comme un dieu, n'arrive pas à en garder une. Il se pose forcément des questions... Ses potes ne comprennent pas qu'il ne continue pas à en profiter, ils ont littéralement les yeux qui sortent de leurs orbites quand ils voient les bombes qui tournent autour de lui. D'ailleurs, leurs copines commencent à en avoir assez, pour elles, c'est limite dangereux de voir leurs hommes être tentés. Le beau gosse le sent bien, elles commencent à poser des limites pour éviter les beuveries entre mecs. Alors il a décidé de dire "non" à toutes celles qui ne s'intéressent qu'à son physique. Il ne cèdera plus à ces coups d'un soir pour attendre de rencontrer une fille qui en vaille la peine. Il s'est d'ailleurs fait plusieurs amies et toutes lui ont dit la même chose : elles ne se voient pas sur du long terme avec un mec aussi canon, trop peur de se le faire voler par une autre ! Là, il a halluciné et s'est dit que les nanas étaient vraiment aussi cons que les mecs parfois... De rage, il a choisi deux bombes pour rattraper le temps perdu, faut pas déconner tout de même !!!

lundi 31 août 2009

Au camping...

Un week-end promotionnel en bord de mer dans un camping 4 étoiles, forcément, ça attire du monde. On y rencontre toutes les catégories sociales : pépé et mémé dans leur grosse BMW qui arpentent le camping, quelle idée de marcher quand on a une telle voiture à faire admirer à tout le monde ! Des familles avec leurs enfants profitent différemment : aire de jeux, piscine,... Le soleil aidant, les bourrelets de l'hiver se découvrent petit à petit, pas d'âge pour cela. On entend le bruit des verres s'entrechoquer pour célèbrer le début de la soirée, voire le déjeuner et parfois le petit déjeuner pour certains ! On dit "merci" tout de même à l'inventeur du mobil-home qui évite de croiser les gens avec leurs rouleaux PQ dans la main, dans un sac plastique, caché sous un tee-shirt ou un pull...


Mais attardons nous sur un couple accompagné de leurs trois enfants qui a décidé de profiter de toutes les installations du camping. Madame, cheveux courts frisés, petites lunettes rondes, limite invisible tellement elle se courbe pour éviter qu'on ne la remarque. Monsieur bedonnant en short à l'air de jeux encourage ses enfants à grimper sur le plus haut tobbogan du camping, Monsieur toujours bedonnant en short qui drague la charmante jeune fille à l'épicerie, Monsieur bedonnant encore et en short toujours, tenter de se faire des amis au café mais bizarrement les liens ne se tissent pas. On peut se demander si "les campeurs" ont décidé de rester uniquement en famille pour ce week-end ou est-ce dû à l'excès de zèle de Monsieur ? ses blagues douteuses ?

Alors Monsieur va tester la piscine. Tout y passe, tobbogans, jets d'eau.... On ne voit plus que Lui, ses enfants rient de ses facéties, Il continue de plus belle. Madame le regarde avec tendresse mais ne participe à rien, elle reste assise vêtue sur son transat.

"Alors ma chérie, viens te baigner, elle est bonne", lui crie-t-il.
Elle, discrète, lui répond préfèrer le regarder et surveiller leur petit dernier.
"Attends, j'arrive, tu vas voir !"
Il remonte avec son short de bain trop petit mais l'hiver a été rude pour Lui : tartiflettes et compagnies n'avaient pas prévu de disparaître au mois de mai. Il commence à courir autour de la piscine et saute, genoux contre bidon, il fait la bombe ! Ses enfants s'esclaffent mais les gens autour ne rigolent pas au vu du raz de marée...
"Oh c'est bon, on est en week-end !" leur hurle-t-il. Les gens préfèrent se taire, envie d'être tranquilles.

Bizarrement là où tout le monde a réagi, c'est lorsque Monsieur a glissé sur le bord de la piscine en se tordant la cheville. Chute monumentale où il s'est vautré de tout son long. Certains ont souri, même ri, "Ah c'est bien fait !" a même dit une maman éclaboussée. Sauf que là le week-end s'est rapidement terminé pour Monsieur, les pompiers ont du intervenir : "Entorse, on vous emmène à l'hôpital".

"Chérie, non reste là, crie-t-il vaillamment, je rentrerai en taxi, prépare le repas, j'arrive !!!!!!!!!!!!!".

Giuseppe et Maria - Cali

http://www.youtube.com/watch?v=yvPzYnikz6o

À chaque instant
Ils pourraient arriver
Ils pourraient nous surprendre
Enlacés comme ça
Ton visage a changé
Pendant la nuit mon ange

C'est cette putain de guerre
Qui t'a donné trente ans
Relève-toi
Ne pleure plus
Il faut fuir maintenant

C'est cette putain de guerre
Qui t'a donné trente ans
Ne pleure plus
Prends les gosses sous le bras
Et vas-t'en

Laisse les photos
Sur la cheminée
Qu'ils voient le bonheur qu'ils déchirent
Rejoins vite le troupeau
Des veuves qui grimpent la colline
Du village martyr

Et vos hommes tiendront
Ils tiendront jusqu'au bout
Plutôt mourir debout
Que vivre à genoux

Oui, j'ai envie de toi
Comme c'est étrange d'imaginer
C'est peut-être la dernière fois...
Oui, je veux te suivre
Tout là-haut encore
Une dernière fois

Mon amour je garderai
Cette nuit
Dans le ventre
Et tes seins sous ta chemise
Qui dessinaient
Ta respiration
Et mes mains sur ta peau
Qui n'étaient plus les mains
Fatiguées d'un maçon

Tu sais mon ange
Je garderai ces moments
Dans le coeur
Quand tu hurlais
Pour rien, au bonheur
Et les enfants riaient
Et le jardin en friche
Il riait lui aussi
Mon Dieu, tu étais belle

Et j'entendrai vos voix
Pendant le dernier souffle
Je garderai tout ça
La mort ne fait plus peur
Comme j'ai de la chance
De partir amoureux de toi

Ils me fusilleront
Peut-être derrière la maison
De chacun des plaies
Coulera notre amour
Ils me fusilleront
Derrière la maison
Et c'est à cet endroit
Que Giuseppe et Maria
S'aimeront pour toujours

Si tu entends hurler au loin
Surtout ne te retourne pas
C'est le cri de l'espoir
Qui monte, qui monte
Qui montera là-bas
Etreins fort les enfants
Et dis-leur que leur père
Est parti amoureux
Et que tu seras forte
Et que tu seras belle
Que tu les aimeras pour deux
Et que tu seras forte
Et que tu seras belle
Que tu les aimeras pour deux

mercredi 19 août 2009

Troublantes pensées

Elle est en manque de lui, en manque de sa peau, de sa bouche, de ses mains, de tout son être. Elle le ressent au fond d'elle-même, elle a cette petite boule au ventre quand elle y pense. Elle revoit le film de leurs ébats, elle en suffoque presque tellement elle a pris de plaisir. Il est là omniprésent dans son esprit, à n'importe quel moment de la journée et de la nuit. Elle ne contrôle pas ses pensées, elle ne le veut pas d'ailleurs. Elle sait que ce n'est pas bien raisonnable mais peu importe elle veut vivre de ces nouvelles sensations. Son corps se souvient de cette nuit-là où il a prise avec passion, tendresse et sensualité. Elle ne soupçonnait pas éprouver autant de choses en si peu de temps. Même encore aujourd'hui, il lui suffit à peine de se concentrer pour ressentir la chaleur de son corps contre elle. Ils s'étaient mis d'accord, une nuit ensemble et c'est tout. Elle pensait pouvoir respecter cette promesse mais elle ne pense qu'à une chose, recommencer. Elle pourrait lui téléphoner mais ne le fait pas, elle ne veut pas se sentir esclave de lui. Elle préfère garder ses désirs pour elle toute seule, puis elle est mariée, lui aussi. "Une nuit, c'est tout" se souvient-elle.
Elle revient à la réalité, le diner à préparer pour son époux de toujours et ses enfants. Elle entend son téléphone vibrer. C'est sa mère qui l'invite à un déjeuner samedi avec sa famille. Elle raccroche et retourne à ses préparatifs. Le téléphone vibre à nouveau : "Je n'arriverai jamais à préparer mon repas !". C'est un SMS, elle reconnait le numéro, elle se fige : "Tu me manques, j'ai envie de toi". Pas besoin de signature, elle sait que c'est lui. Elle se sent tout à coup légère, heureuse et à nouveau désirée... "Moi aussi, j'ai envie de te revoir".

lundi 17 août 2009

En attendant...

Assise sur son fauteuil, elle regarde par la fenêtre. Elle est souvent là depuis que son mari l'a quitté en automne dernier. 75 ans, cheveux blancs en chignon, elle chausse ses lunettes, elle ne voit plus très bien. Elle pense aux moments de joie avec son époux mais ça ne suffit pas à accélérer le temps. Elle voudrait le rejoindre et continuer sa vie dans l'au-delà avec lui. Elle voit ses amies mais ce n'est plus pareil sans lui. La vie est sans couleurs, triste. Elle prépare ses repas sans joie, elle ne peut plus les partager alors elle pleure souvent le soir d'ailleurs. L'autre jour, elle a reçu une lettre d'un vieil ami, il souhaite la revoir. Lui aussi a perdu son épouse et n'a plus goût à rien. Alors pourquoi pas... se dit-elle.
Il est venu un dimanche pour déjeuner avec elle. Elle a mis une jolie robe et préparé le repas. Ils ne se sont pas vus depuis dix ans, déjà. Il est arrivé avec un joli bouquet de tulipes et ont pleuré ensemble. Depuis, ils se revoient régulièrement : ils jouent aux cartes, se promènent et la vie semble un peu meilleure. Ils se comprennent, ils sont passés par les mêmes joies et les mêmes tristesses. Alors un jour, elle lui demande : "Pourquoi ne viendrais-tu pas t'installer chez moi dans la petite chambre du fond ?". Il accepte d'emblée. Ils savent que maintenant, ils ne seront plus seuls à attendre de rejoindre leurs moitiés...

samedi 15 août 2009

Jeu... (suite)

Suite du 29 juillet 2009...

Elle est revenue le lendemain, toujours avec sa copine. Il est là, cheveux bruns hirsutes, toujours son jean taille basse qui découvre son boxer "Calvin Câlin". Il est vraiment craquant, se dit-elle. Elle se demande d'ailleurs comment elle a pu attirer son attention, elle se sent si nulle à côté de lui.

"Salut toi !" lui lance-t-il enjoué.
"Coucou, ça va ?" l'air faussement décontracté.
Elle se demande s'il va l'embrasser encore, elle se sent tellement gauche. Il lâche son skate et vient à elle. Il l'embrasse langoureusement. "Hummmm, se dit-elle, il embrasse vraiment comme un dieu".
"T'es canon aujourd'hui !"
Evidemment elle rougit et se dit qu'elle a bien fait de choisir son jean qui lui moule si bien les fesses et son tee-shirt "rock'n roll attitude", attitude qu'elle n'assume pas par ailleurs.
Il retourne faire du skate avec ses potes. Elle minaude avec sa copine en s'extasiant sans arrêt sur son "petit copain", oui c'est officiel maintenant. Il vient parfois la voir, histoire de lui rouler une pelle et repart.

Un groupe de quatre filles arrivent.
"Waouh, tu as vu les bombes ?" dit le petit copain à son meilleur pote.
"La vache, ça c'est du lourd !"
Elles arrivent, démarche chaloupée, riant aux éclats pour se faire remarquer. La petite copine commence à paniquer de voir son mec mater. Son sourire se fige, elle soupire... Elle a l'impression de ne plus exister tout à coup.
"Eh les filles, ça va ? Vous voulez vous asseoir avec nous, histoire qu'on fasse connaissance ?" crie le pote.
Elles se regardent : "Ouais, pourquoi pas..."
La petite copine commence à voir rouge, son mec ne la regarde déjà plus... Il est en admiration devant ces nanas, il commence à faire son coq, elle ne le supporte pas.
"Je me casse" lui dit-elle.
Lui ne l'a même pas entendu... et vu partir...

jeudi 13 août 2009

Sournoiserie féminine...

Deux collègues de travail se rencontrent dans une aire de jeux couverte. La première est occupée à finaliser ses feuilles de route quand surgit l'autre.

"Alors, ça va ? Mais tu bosses ?" lui dit la blonde.
"Oui, je suis obligée de rendre mes feuilles lundi à mon retour de congés, c'est galère".
"T'es venue avec ta fille ?"
"Oui elle est plus loin avec sa cousine".
et blablabla...

La blonde s'impose, l'autre n'a d'autre choix que de poser son crayon. Elle semble à l'affût de la moindre anecdote croustillante à raconter probablement au travail... S'ensuit des questions qui font penser à un interrogatoire en règle : "Où es tu allée en vacances ?... Ca se passe bien avec ton mari ?... Votre location était à quel prix ?..." Puis elle insiste lourdement pour voir le minois de la petite fille, l'autre cède.

"Ah oui, mais dis-moi, elle est drôlement typée ta fille !"
"Son papa est d'origine italienne".
"Ah oui, elle est jolie... oh mais qu'a-t-elle aux oreilles ?"
La blonde est aux aguêts, elle jubile, elle ouvre grand ses yeux et probablement ses oreilles.
"Elle va passer un IRM demain, elle a du pus dans les oreilles. Ce n'est pas grave mais le médecin préfère contrôler".
"Oh ma pauvre, tu dois être dans un état. Ca va, tu n'es pas trop stressée ?"
"Non, ça va. C'est juste un contrôle, elle est en pleine forme".
"Ah oui sûrement" lui répond la blonde mais bien sûr, elle attaque. "Je connais quelqu'un qui a eu la même chose que ta fille mais bon, non... je ne t'en parle pas, elle va bien maintenant".
"Que veux-tu dire ? Raconte."
Son sourire s'élargit, son attitude miévreuse est bien là, elle suscite l'intérêt de la maman.
"Non, non rien. T'inquiètes pas, tout s'est bien terminé après 3 opérations... Elle en a bavé et beaucoup souffert la pauvre mais c'est rien, elle va bien maintenant ! Bon, je te laisse, je vais récupérer mes enfants. A bientôt alors..."
"Euh oui, au revoir".

La maman reste complétement hébétée, l'autre la surveille d'un oeil un peu plus loin... Elle sourit, tête bien redressée, probablement fière d'avoir installé un doute auprès de sa collègue...
Comme quoi, les langues de vipère sont partout... et la blonde aura son anedocte de rentrée à baver auprès de tout le service !!!

mardi 11 août 2009

Amies

Assises à la terrasse d'un café, deux amies se retrouvent après quelques mois sans s'être vues. Elles sont restées proches malgré la distance géographique. Tout de suite pourtant, la complicité est là. Elles discutent de tout, de rien comme toujours et se comprennent aussi dans les rares silences. Le serveur vient les interrompre pour prendre leurs commandes, un sourire rapide mais elles ne sont que toutes les deux. Elles se remémorent des souvenirs en commun, elles regardent les passants : elles voient des visages qui leur rappellent vaguement le lycée et tout de suite, tout se remet en place. C'est reparti pour un flot de paroles et de rires. Même les gens qu'elles ne connaissent pas, elles trouvent quelque chose à en dire. Elles savent qu'elles vont continuer à construire leur histoire, indépendamment des autres. Pourquoi ? Parce qu'il ne peut en être autrement. Leur amitié est forte, elles le savent, c'est tout.

dimanche 9 août 2009

Triste vie

Son mari l'a quitté... pour une autre plus jeune qu'elle. Quel cliché banal... Plusieurs mois ont passé : elle a connu la rage, la colère, la tristesse, la mélancolie, l'espoir d'une vie meilleure. Son job à mi-temps ne lui suffit pas à faire vivre ses deux enfants. "Son ex mari", elle a mis du temps à l'admettre, lui envoie sa fameuse pension alimentaire une fois sur deux... Pendant ce temps, comment faire pour nourrir ses enfants ? Elle a rencontré une autre femme dans la même situation qu'elle à son cours de dessin. Elle n'a pas eu envie de tout laisser tomber, elle s'épanouit dans cet art. Elles ont beaucoup parlé de leurs situations, d'avant et de maintenant. Au fur et à mesure, elles se sont confiées des choses très intimes, jusqu'au jour où l'autre lui avoue "arrondir ses fins de mois" comme elle dit. Elle vend son corps à des inconnus... "La première fois, c'est terrible" lui dit-elle, "Tu as l'impression que tu vas exploser... des mains inconnues, des corps sans visages... mais je vois mes enfants heureux des cadeaux que je peux leur offrir, en plus de mon amour... alors je continue". "C'est malheureux d'en arriver là, crois tu pouvoir arrêter un jour ?" dit-elle à sa nouvelle amie. "Je le souhaite, je veux connaître à nouveau l'amour...".
Elles soupirent toutes les deux, les yeux dans le vague, des images pleins la tête : "un jour, peut-être à nouveau..."

vendredi 7 août 2009

Mauvaise nouvelle

Une fatigue accumulée ces derniers temps, des maux de tête, des maux de ventre... une visite chez le médecin a suffi à enclencher une série d'examens. Il s'est retrouvé à l'hôpital : oscultations en tous genres, prises de sang, scanner, IRM... "la totale". Il pensait au déficit de la sécurité sociale en se disant que tout cela ne servirait à rien. Quand le médecin lui a annoncé qu'il ne lui restait que quelques jours à vivre, il ne fut pas étonné. Il le savait... Ces choses là, on les ressent au fond de son être, le tout étant de l'accepter. Il est rentré chez lui, a pris sa bien-aimée dans ses bras en lui annonçant tout simplement qu'il allait bientôt la quitter. Elle l'a regardé intensément et lui a caressé la joue de sa main. Elle le revoit quand elle l'a connu à 20 ans, sous cette pluie battante... 52 années ont passé depuis ce premier jour et son amour pour lui n'a fait que grandir. Comment vivre sans lui ? se demande-t-elle.

Ils échangent un doux baiser. Il la serre un peu plus fort dans ses bras.
"Que souhaites-tu mon amour que je fasse pour toi ?" lui murmure-t-elle.
"Rien, je veux être avec toi tout simplement jusqu'à la fin... rien d'autre".

mercredi 5 août 2009

Course à pied

Cheveux au vent, moustache bien taillée, short ajusté, tee-shirt un peu large, il fait de la course à pied. Il a garé sa BMW juste à côté. Je le vois courir, épaules roulées, course lente, on le croirait suspendu au ciel à chaque foulée. Il avance doucement mais sûrement. Il croise des jeunes femmes et à chaque fois, un rituel s'installe. Il passe la main dans ses cheveux, sourire aux lèvres, il roule des épaules et son regard se baisse instinctivement vers les seins des dames qui courent. Il leur dit "bonjour", certains répondent et d'autres non. Quand une femme encore plus belle à ses yeux vient à lui, son rituel change soudainement... Que fait-il ? Il se met à courir sur place et il amorce des mouvements de boxeur avec des "Ouh ouf ouh ouf pffff...". Il la regarde avec insistance mais elle, non, elle passe son chemin. Dépité, il retourne à sa voiture... en marchant cette fois !

lundi 3 août 2009

Tendresse

Aire de jeux : enfants de tout âge courent, rient, font du toboggan... C'est un joyeux brouhaha en cette belle après-midi. Sourires aux lèvres, les mamans câlinent leurs enfants, discutent entre elles, moments complices, en regardant leurs petits s'amuser. Soudain on entend un bébé pleurer, il est là dans sa poussette. Une jeune femme se lève immédiatement pour le prendre dans ses bras. Il doit avoir 2 ou 3 mois. Il se love immédiatement contre elle, il reconnait instinctivement l'odeur de sa maman. Elle l'embrasse, lui parle doucement. Elle s'assoit sur un banc et le petit s'agite un peu plus, ses petites jambes gigotent. On aperçoit ses petits pieds, ses petites mains s'aggripant au chemisier. Sa maman se prépare à lui donner le sein. La tête de bébé bouge un peu plus, cherche le sein offert. Il l'attrape d'un coup, on ne l'entend plus pleurer. Bébé lové contre maman, maman attendrie et souriante, on imagine le regard de bébé envers sa maman aimante. Moment suspendu de bonheur entre un petit être et une maman...

vendredi 31 juillet 2009

Les auto-tamponneuses

Tiens une fête foraine en 2006, autre temps ? Une multitude de stands colorés où tu peux dépenser de l'argent sans jamais vraiment rien gagner... L'attraction majeure tient en quelques mètres carrés, musique de jeunes à donf, petits bolides de toutes les couleurs. Nous y sommes : les auto-tamponneuses, le lieu fashion où tout est possible. Les ados sont bien là et savent que pour quelques euros, ils vont enfin avoir le droit de conduire une voiture ! Yes ! Les filles sont maquillées : jeans taille basse, décolletés, talons hauts... On en oublie leurs âges. Les mecs aussi, sont là : baggys et boxers de marque... fashion attitude ! Tableau tellement habituel mais LUI, il est là aussi, il irradie : la quarantaine bien avancée, la coupe de cheveux des années 80 (court devant, long derrière), moustache, tee-shirt sans manches trash métal et jean moulant noir. Genou sur un siège, pied sur l'autre, une main sur le volant, sourire aux lèvres découvrant des dents plombées, parfois inexistantes. Il a roulé sa bosse, lui au moins ! Il virevolte parmi les auto-tamponneuses et choisit ses proies pour les emboutir. Probable que sa drague ne fasse pas forcément recette aujourd'hui, comme tous les jours d'ailleurs auprès de ces adolescentes mi-enfants, mi-femmes... Mais qu'importe, le dragueur des auto-tamponneuses est heureux et ça se voit !

mercredi 29 juillet 2009

Jeu...

Un après-midi comme un autre, deux adolescents se prélassent au soleil, des projets pleins la tête. Les vacances d'été sont enfin là...

"Il faudrait qu'on arrive à partir en vacances en Espagne" dit l'un.
"Arrête de te la jouer, tes vieux ne te laisseront jamais partir comme ça !".
"Ouais, mais j'ai le droit de rêver !"
"Tiens, mate plutôt là-bas".

Deux jeunes filles viennent d'arriver, elles pouffent ensemble.
"Waouh, il est là, regarde ! Ca y est, ils nous ont vu".
"Allez viens, on va les voir, assure un peu !"
Elles s'approchent en se recoiffant les cheveux de leurs mains.

Je m'éloigne, je les observe.

Les ados ne se lèvent pas pour les accueillir mais déjà l'un d'entre eux, le grand brun, sourit plus fortement à la première, la brune. Ils échangent quelques mots, éclats de rire. Ils ne se connaissent pas depuis longtemps... Les mecs se lèvent et se dirigent vers une rampe de skate, les filles les suivent. Et là commence un jeu de séduction entre la brune et le grand brun. Ils se cherchent doucement pour le moment. La brune n'en peut plus de mater son grand brun sans oser s'approcher réellement de lui. Elle minaude, rit à le voir faire ses figures de skate. Il le voit, il en rajoute... Vient le moment où il s'assoit à ses côtés. Elle lui sourit l'air ravi. Le téléphone de la brune sonne, elle doit partir. Il lui arrache des mains son téléphone et commence à courir. Ca y est, elle est prise à son jeu, c'est parti. Elle court derrière lui, il se laisse facilement rattraper. Il lève le bras, en profite pour la faire rire encore et ça marche. Elle tourne autour de lui, il l'enserre par la taille d'une main, il lui parle plus doucement. Soudain, ils ne rient plus... L'autre main du garçon descend avec l'objet du délit mais déjà elle l'a oublié, son téléphone, elle s'en fout. Leurs lèvres s'approchent doucement. Premier baiser... le sourire revient.

Je les entends maintenant : "Tu viens demain ?" lui dit-il.

Elle le regarde sans répondre avec un petit sourire espiègle, elle s'éloigne. Il l'observe, elle se retourne enfin "Oui, je viendrai demain".